George W. Bush: gaffes, perles et autres lapsus

George W. Bush: gaffes, perles et autres lapsus

ETATS-UNISS'il ne part pas avec un bon bilan, le 43e président des Etats-Unis n'en restera pas moins dans les annales par son phrasé.
Aurélien Mathé

Aurélien Mathé

Les «Bushisms»

Les deux mandats de George W. Bush auront permis à la langue anglaise de s’enrichir d’un nouveau terme: le «bushism». Ce mot, utilisé dès 2001 par Jacob Weisberg, chroniqueur sur Slate.com, désigne les erreurs et les approximations de langage dont fut coutumier le président américain. On peut citer entre autres «les Gréciens» en lieu et place des Grecs ou les «Kosoviens» pour désigner Kosovars. Ainsi, l’expression «Est-ce que nos enfants apprend…?» a marqué les esprits, de même que «Je suis gracieux que mon frère Jeb se préoccupe aussi de l’hémisphère…», prononcé durant un discours en Floride en juin 2001.


Lapsus et confusions

Les formules alambiquées et les lapsus du président Bush ont enchanté durant huit années chroniqueurs, animateurs et humoristes, et, avec eux, des millions d’Américains. Mais, certains se sont inquiétés de telles confusions dans le langage présidentiel, traduction selon eux d’un esprit en proie à la confusion. Par exemple, le 22 juillet 2001, à Rome, le Président a une certaine peine à exprimer ses convictions: «Je sais ce que je crois. Je continuerai à exprimer ce que je crois, et ce que je crois… je crois que ce que je crois est bien.» Ou cette autre perle: «La troisième priorité est de donner la première des priorités à l’enseignement.» Certaines de ces citations semblent indiquer aussi de grosses lacunes de culture générale: «Depuis maintenant un siècle et demi, l'Amérique et le Japon ont formé l’une des plus grandes et des plus fortes alliances des temps modernes. De cette alliance est née une ère de paix dans le Pacifique», oubliant au passage la Deuxième Guerre mondiale.


Le regard vide du 11-Septembre 2001

Le cinéaste Mickael Moore a exploité dans son film Fahrenheit 11/09 des images désormais célèbres du président Bush. On le voit participant à une séance de lecture dans une école de Floride. Son chef de cabinet lui apprend discrètement l’attentat survenu à New-York, mais Bush reste de longues minutes à contempler le livre au programme ce matin-là, «le Petit bouc», sans réactions. Les détracteurs de George W. Bush ont érigé en symbole ces quelques minutes qui le montrent visiblement désarmé et sous le choc, signes, selon eux, d’une incapacité à prendre en main la destinée d’une Amérique agressée et menacée.


Victoire anticipée en 2003

Lorsqu’en mai 2003 George W. Bush a tenu à montrer à l’Amérique et au monde que la victoire en Irak était acquise, il a convié les médias sur le porte-avion Abraham Lincoln afin d’y prononcer un discours. Derrière lui, une immense bannière «Mission accomplie», flottant fièrement au vent. Le coup médiatique avait été soigneusement préparé. Cependant, personne, parmi les conseillers en communication de Bush, n’avait imaginé que la situation en Irak deviendrait si difficile, et que la présence américaine se prolongerait aussi longtemps. Les photos prises à cette occasion ont été utilisées en boucle dès qu’il s’est agit d’illustrer avec cynisme et ironie l’enlisement de la situation en Irak. Et ce dans tous les médias américains.


En 2005, «Sacré boulot», Brownie!

L’ouragan Katrina lui donne une nouvelle fois l’occasion de se distinguer. Alors qu’au même moment, les digues cèdent à la Nouvelle-Orléans (Louisiane) suite au passage du cyclone sur la ville, George Bush est filmé offrant au sénateur John McCain un… gâteau d’anniversaire. De même, le cliché montrant le président Bush observant la Nouvelle-Orléans sous les eaux depuis son avion Air Force One a eu des effets catastrophiques sur l’opinion publique, déjà échaudée par le manque de réactions officielles et la lenteur des secours. Une petite phrase va venir compléter cette succession de faux-pas: s’adressant au responsable des secours à la Nouvelle- Orléans, Mickael Brown, il déclare avec ce style qui le caractérise: «Brownie, vous faîtes un sacré boulot.» Une expression devenue depuis synonyme de travail mal fait aux Etats-Unis.