CONTESTATIONViolences à Leipzig lors d’une manifestation contre les mesures sanitaires

Coronavirus en Allemagne : Violences à Leipzig lors d’une manifestation contre les restrictions

CONTESTATIONQuelque 20.000 personnes se sont rassemblées pour notamment s’opposer au port du masque
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les manifestations contre les restrictions mises en place pour lutter contre la propagation du coronavirus sont de plus en plus tendues en Allemagne. Des violences ont ainsi éclaté samedi à Leipzig entre les forces de l’ordre et des manifestants « anti-masques ». La police s’était déployée en masse dans le centre-ville où se sont rassemblées quelque 20.000 personnes.

Une dissolution ordonnée

Les forces de l’ordre ont également indiqué avoir procédé à « des arrestations » sans plus de précisions. Auparavant, la police avait assuré qu’il y avait eu « de nombreuses attaques » contre les forces de l’ordre, évoquant des jets « d’objets » et de « feux d’artifice » tandis que les médias diffusaient des images de jets de projectiles. Des manifestants ont aussi forcé un cordon de forces de l’ordre près de la gare centrale de Leipzig.

Afin de prévenir les débordements, la police avait ordonné en fin d’après-midi la dissolution des manifestants car « 90 % d’entre eux » ne portaient pas de masque et ne respectaient pas la distance requise de 1,50 m entre deux personnes, selon le porte-parole de la police, Olaf Hoppe. La municipalité de Leipzig avait aussi dénoncé des « infractions aux conditions » édictées pour autoriser la tenue de cette manifestation.

Certaines personnes, qui répondaient à l’appel d’un collectif hétéroclite se présentant comme des « libres penseurs », s’en sont prises à des journalistes et à des contre-manifestants qui avaient également prévu de défiler dans le centre de cette grande cité étudiante, fief de la mouvance de gauche radicale et anarchiste. Mais faisant fi des ordres de dispersion, des centaines de personnes ont entamé un défilé sur l’une des grandes artères de Leipzig aux cris de « Merkel doit partir ! » et « paix, liberté, pas de dictature ».

« Il n’y a pas de virus »

Ces opposants aux mesures sanitaires agrègent notamment militants antivaccins, conspirationnistes ou encore sympathisants d’extrême droite. « Pour moi il n’y a pas de virus, ils prennent la crise du coronavirus comme motif mais il y a d’autres choses derrière », a ainsi assuré une manifestante, Anne, 65 ans. Un autre, Robert Köhn, 39 ans, martelait que les mesures prises par le gouvernement étaient « disproportionnées ». « Je vois simplement les dommages collatéraux que ces mesures entraînent : l’isolement des personnes, la faillite qui les menace », confiait-il.

La Saxe, l’Etat régional dans lequel se trouve Leipzig, est un bastion de l’extrême droite qui y réalise ses meilleurs scores depuis plusieurs années. Les organisateurs, déjà à l’origine de plusieurs rassemblements à Berlin sont dans le collimateur des autorités depuis qu’à la fin août, plusieurs centaines de manifestants avaient forcé des barrières de sécurité pour monter sur les marches du siège de la chambre des députés.