Présidentielle américaine : Joe Biden grand favori, mais Donald Trump ne rend pas les armes
VERDICT•Donné vainqueur dans le Wisconsin et le Michigan, le candidat démocrate s’approche de la majorité absolue, mais le président américain a déposé de multiples recoursPhilippe Berry
L'essentiel
- Ce mercredi, Joe Biden a confirmé son retour en force dans le Midwest en remportant, selon les projections des médias américains, le Wisconsin et le Michigan.
- Il se rapproche de plus en plus du cap fatidique des 270 grands électeurs, à même de le propulser à la Maison Blanche.
- Mais Donald Trump ne lâche pas l’affaire, et multiplie les recours dans les Etats encore en attente. Avec l’idée de faire appel à la Cour suprême, laquelle, il l’espère, lui sera favorable.
Donald Trump se trouve désormais dos au mur. Mercredi, Joe Biden a confirmé sa remontada au Midwest en s’adjugeant, selon les projections des médias américains, le Wisconsin et le Michigan. Sur le papier, le candidat démocrate pointe désormais à 253 grands électeurs, avec une route grande ouverte vers la majorité au collège électoral (270 voix). Mais le président américain, qui accuse les démocrates de tenter de « voler » l’élection, a déposé des recours en justice pour suspendre le dépouillement en Pennsylvanie, dans le Michigan et en Géorgie, où il restait de nombreux votes par correspondance à comptabiliser, et demandé un recompte dans le Wisconsin.
Parmi les cinq Etats encore indécis, de nombreuses combinaisons permettraient à Joe Biden d’atteindre la majorité. Comme de remporter le Nevada et l’Arizona, où il fait la course en tête. Ou bien la Pennsylvanie, où il reste plus d’un million de votes par correspondance à dépouiller. Ou une combinaison Géorgie (on attend le vote des banlieues d’Atlanta) plus Nevada ou Arizona.
La bataille du vote par correspondance
Donald Trump compte toutefois se battre jusqu’au bout. Dans le Wisconsin, son directeur de campagne a déposé une demande de recompte, en raison d’un écart inférieur à 1 %. L’ancien gouverneur républicain de l’Etat, Scott Walker, a toutefois rappelé qu’en 2011 et 2016, les recomptes n’avaient trouvé que quelques centaines de voix de différence.
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Dans le Michigan, Donald Trump a demandé une suspension du dépouillement car ses équipes n’auraient « pas eu accès » à certains bureaux de vote pour observer le déroulement des opérations. Il a également tenté la même approche en Géorgie. En Pennsylvanie, le président américain cherche à faire rejeter le vote par correspondance envoyé avant l’élection mais reçu après – les bulletins peuvent être acceptés jusqu’à vendredi, une mesure décidée à cause de la pandémie et de la lenteur de la Poste américaine. La Cour suprême des Etats-Unis avait refusé de s’opposer à cette extension mais pourrait réexaminer le dossier. Avec, potentiellement, la nouvelle juge conservatrice Amy Coney Barrett en arbitre.
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Une Amérique plus divisée que jamais
Joe Biden ne laisse cependant pas le champ libre au président américain. Le candidat démocrate a pris la parole et promis de ne rien céder : « Je ne suis pas là pour crier victoire, mais nous pensons que nous serons victorieux une fois le dépouillement terminé. Chaque vote doit être compté, personne ne va nous priver de notre démocratie. »
Même si Joe Biden pourrait être élu avec un nombre de voix record, grâce à la plus forte participation depuis 1900, la vague démocrate annoncée par de nombreux sondages n’a pas déferlé sur les Etats-Unis, avec un Congrès sans doute divisé. Les démocrates ont obtenu la majorité à la Chambre mais les républicains sont bien placés pour conserver le Sénat. Avec ou sans Donald Trump, l’Amérique reste donc plus que jamais divisée.