Le Qatar regrette les examens gynécologiques forcés après l’abandon d’un bébé
MEA CULPA•Les agents de l’aéroport voulaient connaître l’identité de la mère d’un nouveau-né découvert le 2 octobre abandonné dans les toilettes20 Minutes avec AFP
Face au tollé international, le gouvernement du Qatar fait son mea culpa. Les autorités ont regretté mercredi d’avoir forcé plusieurs femmes à subir des examens gynécologiques après la découverte le 2 octobre d’un nouveau-né abandonné. A l’époque, des agents de l’aéroport de Doha avaient fait descendre d’avion des passagères d’un vol à destination de Sydney, les forçant ensuite à subir ces examens pour essayer de déterminer si l’une d’entre elles avait accouché récemment.
« Même si le but de ces examens décidés dans l’urgence était d’empêcher la fuite des auteurs d’un crime horrible, l’Etat du Qatar regrette la détresse ou la violation des libertés individuelles que cette action a pu causer à des voyageurs », indique un communiqué publié sur un site gouvernemental. Le Premier ministre Khaled ben Khalifa Al-Thani a pour sa part assuré qu’une enquête « complète et transparente » sera menée. Les résultats seront « partagés avec nos partenaires internationaux », a poursuivi le chef du gouvernement.
Une Française serait concernée
L’incident a provoqué une querelle diplomatique entre l’Australie et Doha, Canberra protestant fermement contre le traitement réservé à ses ressortissantes. Surtout, mercredi, il est apparu que le nombre d’avions concernés était plus important qu’initialement supposé. La cheffe de la diplomatie australienne Marise Payne a déclaré que des femmes se trouvant « à bord de dix avions au total » avaient fait l’objet d’examens gynécologiques forcés, une situation qu’elle a décrit comme « gravement troublante » et « grossière ».
Elle a ajouté que 18 femmes, dont treize Australiennes, étaient concernées. Selon l’AFP, une Française qui se trouvait à bord d’un de ces avions figure parmi les victimes. Des responsables australiens ont indiqué que Canberra coopérait avec d’autres pays pour exprimer ensemble leur préoccupation quant à ces abus. Mais ils ont refusé de nommer ces pays pour respecter la vie privée des victimes.