Présidentielle américaine : Obama à la rescousse de Biden en Pennsylvanie, où Trump remonte
CAMPAGNE•Cet Etat, qu'avait remporté Donald Trump en 2016, pourrait être le plus important du scrutin20 Minutes avec AFP
Il y a les « swing states », et puis il y a les « super swing states », qui jouent à eux seuls ou presque les faiseurs de rois : la Floride, l’Ohio et la Pennsylvanie. Et si Barack Obama a choisi de faire campagne à Philadelphie pour Joe Biden, mercredi soir, ce n’est pas un hasard. Une victoire en Pennsylvanie garantirait presque au candidat démocrate de remporter l’élection. Et un succès de Donald Trump lui permettrait sans doute de répéter sa surprise de 2016. Et les démocrates regardent avec inquiétude la courbe des sondages dans le « Keystone State » où l’avance de Joe Biden est passée en 10 jours de 7 à 5 points. Soit exactement le même chiffre que l’écart entre Donald Trump et Hillary Clinton en 2016 à 13 jours du scrutin.
Barack Obama a d’ailleurs appelé les démocrates à ne pas faire preuve de complaisance et à se mobiliser en masse pour permettre à Joe Biden de l’emporter face à Donald Trump le 3 novembre. « Je ne m’intéresse pas aux sondages », a-t-il lancé depuis Philadelphie, rappelant qu’ils étaient favorables en 2016 à Hillary Clinton avant sa défaite surprise.
« Beaucoup de gens sont restés chez eux, ont été flemmards et complaisants », a-t-il souligné. « Pas cette fois ! Pas lors de cette élection ! », a-t-il martelé Dans un réquisitoire cinglant contre son successeur, Barack Obama a dénoncé un président qui s’est montré incapable de prendre son poste « au sérieux ». « Tweeter en regardant la télévision ne résout pas les problèmes », a-t-il lâché, lors d’un meeting en mode « drive in » devant des sympathisants à bord de leur voiture, pandémie oblige.
Si Barack Obama a fait son retour en pleine lumière après des mois de campagne virtuelle, Joe Biden n’avait, pour le troisième jour consécutif, rien à son programme public.
Donald Trump continuait lui de sillonner les Etats-Unis, à la veille du dernier débat très attendu entre les deux candidats. Un contraste frappant, et rare, si près de l’échéance.
« Incompétence et désinformation »
Avec plus de 221.000 morts du Covid-19, les Etats-Unis affichent le plus lourd bilan du monde pour un seul pays. « La pandémie aurait été difficile pour n’importe quel président », a reconnu Barack Obama. « Mais le niveau d’incompétence et de désinformation, le nombre de gens qui ne seraient peut-être pas morts si nous n’avions fait que les choses évidentes… », a-t-il lâché, en affirmant que Joe Biden et sa colistière Kamala Harris seraient capables de « gérer cette pandémie de façon plus efficace ».
« Les ex-présidents ne se mêlent d’ordinaire pas trop de politique », a déclaré à CNN David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, à propos de ce meeting. « Je pense que c’était son intention, mais Trump a changé la donne ».
Plus de 40 millions d’Américains ont déjà voté par courrier ou en personne, soit quelque 30 % de la participation totale en 2016, selon l’organisation indépendante Elections Project. Donald Trump ne l’avait emporté que d’une courte tête en 2016 en Pennsylvanie, un Etat potentiellement crucial pour la victoire, où il s’est de nouveau rendu mardi soir.
Débat jeudi soir
« Tout ce que fait (Biden), c’est rester chez lui », avait raillé le milliardaire républicain sur scène à Erie. Il a pris « cinq jours » de pause, a-t-il exagéré devant des partisans hilares. Le tempétueux président, 74 ans, récemment remis du Covid-19, sera mercredi soir à Gastonia, en Caroline du Nord, un autre Etat-clé.
Après un déplacement en Caroline du Nord, aussi, dimanche, Joe Biden, 77 ans, est rentré dans son fief de Wilmington, dans le Delaware. Il a salué les photographes lundi en se rendant à une interview, mais est depuis resté loin des journalistes, sauf pour donner des entretiens à des médias locaux dans les Etats-clés.
Le candidat démocrate retrouvera Donald Trump jeudi soir pour leur dernier duel télévisé, à Nashville, dans le Tennessee. Leur premier débat, fin septembre, avait tourné au pugilat. Et rien n’indique que le ton sera cette fois moins agressif.