MIC-MACUne candidate à la présidentielle en Guinée affirme ne pas avoir pu voter

Guinée : Une candidate à la présidentielle affirme ne pas avoir eu le droit de voter

MIC-MACMakalé Camara a tenté de voter avec une ancienne carte d’électrice car la nouvelle était introuvable au sein de l’administration
20 Minutes avec Agences

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Etre candidate à la présidentielle en Guinée et ne pas pouvoir voter : c’est la déconvenue vécue dimanche 18 octobre par Makalé Camara. Cette ancienne ministre des Affaires étrangères de 64 ans a raconté s’être rendue au bureau de vote de son quartier de Conakry pour élire le prochain président, comme plus de cinq millions de Guinéens étaient appelés à le faire.

Elle s’est présentée avec une ancienne carte d’électrice parce que, « depuis quelques jours, [l’administration] ne retrouve ma nouvelle carte nulle part. On m’a dit : "C’est impossible, pour voter il faut la nouvelle carte". » Makalé Camara dit avoir appelé Kabinet Cissé, le président de la Commission électorale nationale (Céni), chargée du vote. « Il m’a dit que je suis peut-être parmi les personnes radiées » des listes.

Sous la pression internationale, les autorités ont « apuré » en 2020 les listes électorales qui, disait en février l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), accompagnatrice du processus électoral, comportaient deux millions et demi de noms d’électeurs « problématiques » sur un total de quelque huit millions. L’OIF parlait de doublons et de présence sur les listes de personnes décédées, alimentant la crainte de fraudes. Le fichier a depuis été réduit à environ cinq millions et demi d’électeurs.

Un couac dans la procédure

Makalé Camara a dit qu’après l’apurement des listes elle était bien allée s’enregistrer ces derniers mois. « Le président de la Céni m’a dit que mes données n’avaient sans doute pas été enregistrées, que j’ai dû tomber sur un agent qui n’était pas à la hauteur », poursuit-elle. La candidate a saisi la Cour constitutionnelle avec l’espoir de pouvoir encore voter avant la fermeture des bureaux. Mais, elle a indiqué dans la soirée, après la fermeture, qu’elle n’avait pas pu voter.

Plus qu’indignée, elle s’est dite « triste parce que beaucoup de concitoyens, comme moi, n’ont pas pu voter. Vous imaginez : candidate à la présidentielle et ne pas pouvoir voter ». La sexagénaire a occupé de nombreuses hautes fonctions dans la fonction publique et dans les gouvernements depuis le début des années 1990. Elle se revendique dans l’opposition au président sortant Alpha Condé, candidat à un troisième mandat.