JUSTICELe Brésil accorde le statut de réfugié politique à Battisti, l'Italie est outrée

Le Brésil accorde le statut de réfugié politique à Battisti, l'Italie est outrée

JUSTICEL'ex-activiste de gauche avait été condamné en 1993 par contumace à la réclusion à perpétuité...
C. F. (avec agence)

C. F. (avec agence)

Le ministère italien des Affaires étrangères a demandé ce mercredi au président brésilien Lula da Silva de revoir la décision de son ministre de la Justice qui a refusé l'extradition en Italie de l'ex-activiste de gauche Cesare Battisti.


«L'Italie adresse un appel au président Lula pour que soient prises toutes les initiatives qui peuvent promouvoir, dans le cadre de la coopération judiciaire internationale dans la lutte contre le terrorisme, une révision de la décision judiciaire adoptée», indique un communiqué du ministère.


Le statut de réfugié politique accordé


Le ministère fait également part de «sa vive surprise et de son profond regret» à la suite de cette décision, estimant que Cesare Battisti est un «terroriste responsable de crimes très graves qui n'ont rien à voir avec le statut de réfugié politique».


Le ministre brésilien de la Justice Tarso Genro a décidé d'accorder le statut de réfugié politique à Cesare Battisti «en raison de l'existence fondée d'une crainte de persécution» en raison de ses opinions politiques, selon un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi.


Arrêté au Brésil en mars 2007


Cesare Battisti a été condamné en 1993 par contumace en Italie à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres dont il s'est toujours proclamé innocent. Réfugié en France, il était sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis en août 2004 par la cour d’appel de Paris et avait fui au Brésil avant d'être finalement arrêté en mars 2007.


Certains avaient accusé Nicolas Sarkoy, alors ministre de l'Intérieur et candidat à la présidence de la République, d’avoir fait de l’arrestation de Battisti un coup «électoraliste». Ils se référaient à la promesse faite par François Mitterrand, en 1985, de ne pas extrader les anciens militants de groupes terroristes italiens qui ont renoncé à la violence.