Grèce : Athènes accuse Ankara d'avoir retardé l'un de ses avions ministériels
TENSIONS•L’avion transportait le ministre des Affaires étrangères de retour à Athènes après une visite officielle en Irak20 Minutes avec Agences
La Grèce a protesté jeudi auprès de la Turquie l’accusant d’avoir retardé un avion d’Etat à bord duquel se trouvait son ministre des Affaires étrangères de retour à Athènes après une visite officielle en Irak. La télévision publique grecque ERT a indiqué que l’ avion de Nikos Dendias avait été contraint de faire des tours en l’air pendant vingt minutes à Mossoul près de la frontière turco-irakienne avant que les autorités turques ne lui accordent le feu vert pour poursuivre sa route.
L’incident intervient alors que les relations entre les deux pays voisins sont tendues en raison d’une dispute sur la délimitation de zones maritimes présumées riches en hydrocarbures en Méditerranée orientale. Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères a de son côté indiqué que l’avion grec « avait décollé d’Irak sans soumettre son plan de vol comme il le devait ».
« Le vol s’est déroulé en toute sécurité »
« Le plan de vol a été réclamé en urgence par les autorités irakiennes et après l’avoir reçu, le vol s’est déroulé en toute sécurité », a expliqué Hami Aksoy, dans un communiqué. « Ce n’est évidemment pas possible qu’un avion vole sans plan de vol. Dans ce cas, c’est d’abord et avant tout une nécessité pour la sécurité » du ministre grec des Affaires étrangères, a-t-il ajouté, en soulignant que les autorités grecques « avaient été informées » à ce sujet.
L’UE interpelle Ankara
A Athènes, le porte-parole du gouvernement Stelios Petsas a indiqué que « les démarches nécessaires de protestation (diplomatique) ont été effectuées ». Ankara a redéployé en début de semaine son navire de recherche gazier dans des eaux revendiquées par Athènes en Méditerranée orientale, provoquant l’ire d’Athènes. En août, ce bateau était resté pendant un mois dans des eaux contestées par les deux pays avant de se retirer début septembre sous la pression internationale.
Dans une nouvelle déclaration hostile à la Grèce, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait indiqué mercredi que la Turquie donnerait à la Grèce « la réponse qu’elle mérite ». Les Etats-Unis, l’Allemagne – qui assure la présidence en exercice de l’Union européenne – ainsi que l’Otan ont qualifié le renvoi du navire turc « de provocation » et appelé Ankara à le retirer.