Famines : L’aide financière internationale n’est plus au rendez-vous selon Oxfam
ALERTE•Les bailleurs ont seulement versé 28 % des 10,19 milliards de dollars demandés en mars par l’ONU pour lutter contre l’insécurité alimentaire20 Minutes avec AFP
Alors que le Programme alimentaire mondial vient d’obtenir le prix Nobel de la Paix, Oxfam tire la sonnette d’alarme sur l’insécurité alimentaire. L’aide financière promise par les Etats bailleurs pour financer une aide nutritionnelle aux pays les plus pauvres, n’arrive en effet pas à l’ONU, selon l’ONG dans un rapport publié mardi.
La réponse de la communauté internationale à la malnutrition et aux famines est « dangereusement insuffisante », estime Oxfam. Le manque ou l’absence de financements pour lutter contre la faim touche plus particulièrement sept pays : Afghanistan, Somalie, Burkina Faso, République démocratique du Congo, Nigeria (Nord), Soudan du Sud, et Yémen, indique l’ONG dans son rapport intitulé « plus tard sera trop tard ».
A ce jour, les bailleurs ont versé seulement 28 % des 10,19 milliards de dollars demandés en mars par l’ONU pour lutter contre les effets négatifs de la crise du Covid-19, soit 2,85 milliards de dollars. Pire encore : dans cinq de ces sept pays les plus exposés à la faim, les bailleurs n’ont versé aucun fonds pour la sécurité alimentaire liée à la pandémie, dénonce Oxfam. Or, entre janvier et septembre 2020, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë a par exemple presque triplé au Burkina Faso, passant de 1,2 à 3,3 millions de personnes.
« Rompre les liens entre conflit et faim »
Alors que l’ONU communique sur les quelque 690 millions de personnes – soit une sur 11, qui souffraient de sous-alimentation chronique dans le monde en 2019, Oxfam se concentre sur plus de 55 millions de personnes « au bord de la famine » dans les sept pays les plus touchés. « Aujourd’hui, le monde est de nouveau confronté à une crise humanitaire que l’aide humanitaire ne peut résoudre seule », prévient Oxfam, en appelant les Etats à « fournir immédiatement des niveaux adéquats de financement (en espèces ou en nature) » et à « rompre les liens entre conflit et faim » en autorisant notamment « un accès humanitaire sans entrave ».
L’ONG appelle aussi les Etats à « investir dans des systèmes alimentaires résilients et équitables », et à « renforcer les investissements dans la production alimentaire agroécologique pour garantir un revenu décent aux producteurs ».