Brexit : Le Royaume-Uni se dit « prêt » à l'échec des négociations
BYE BYE•Le président du Conseil européen, Charles Michel, et le Premier ministre britannique Boris Johnson, ont échangé par téléphone ce mercredi20 Minutes avec AFP
Alors que d’ultimes négociations pour le Brexit reprennent ce mercredi, le Royaume-Uni annonce la couleur. Boris Johnson s’est dit « prêt » à un échec des négociations commerciales avec l’Union européenne, malgré le risque d’une rupture brutale des échanges le 1er janvier.
Lors d’un entretien téléphonique avec le président du Conseil européen Charles Michel ce mercredi, le Premier ministre britannique Boris Johnson a souligné son « engagement clair à essayer d’arriver à un accord », mais que « néanmoins, le Royaume-Uni était prêt à finir la période de transition sur des termes à l’australienne [ce qui revient à un "no deal"] si un accord ne peut pas être trouvé », a indiqué Downing Street dans un communiqué.
Des journées décisives
Les négociations entre l’UE et le Royaume-Uni pour tenter de trouver un accord sur la relation post-Brexit ont repris ce mercredi à Londres. Avec l’espoir d’aboutir d’ici fin octobre à un résultat, malgré le peu de progrès enregistrés jusqu’à présent. Elles doivent se poursuivre jusqu’à vendredi et une rencontre est prévue ce jour-là entre les chefs négociateurs européen Michel Barnier et britannique David Frost, selon des sources européennes.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a pour sa part appelé Londres à « jouer cartes sur table » dans les discussions à l’issue de son entretien avec le dirigeant conservateur. « L’UE préfère un accord, mais pas à n’importe quel prix », a-t-il tweeté, les Européens reprochant à Londres de n’être toujours pas entré dans le noyau dur des négociations et de laisser ainsi planer le spectre d’un « no deal » potentiellement dévastateur pour des économies déjà fragilisées par la pandémie.
Les négociateurs courent après le temps
Lors d’un entretien par visioconférence samedi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Boris Johnson avaient convenu d’accélérer les négociations pour tenter de parvenir à un accord. Le temps presse : les Européens veulent aboutir à un accord d’ici fin octobre, les Britanniques ayant même fixé la date-butoir plus tôt, au 15 octobre, date d’un sommet européen à Bruxelles.
Selon le négociateur britannique David Frost, même si d'« assez bons progrès » ont été réalisés dans les négociations, les deux parties sont encore « éloignées » d’un accord pour le moment. D'« importants différends » demeurent sur trois sujets qui fâchent, a-t-il ajouté lors d’une audition à la chambre des Lords : la pêche, la concurrence équitable et la gouvernance de l’accord.
La ratification d’un éventuel accord reste par ailleurs menacée par les tensions apparues à la suite du projet de loi britannique qui remet en question certains des engagements pris dans le traité de divorce, concernant l’Irlande du Nord.