SCRUTINDes régionales et un référendum test à l’heure du coronavirus en Italie

Italie : Des élections régionales et un référendum test à l’heure du coronavirus

SCRUTINL’extrême droite pourrait s’emparer de la Toscane, bastion de la gauche depuis un demi-siècle
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les Italiens et Italiennes sont appelées dimanche à défier la progression du coronavirus et aller voter. Sept régions – plus de 20 millions d’habitants – doivent élire leurs présidents ou présidente. Dans trois d’entre elles, une possible victoire de la droite serait une rebuffade pour le gouvernement de Giuseppe Conte, coalition formée voici un an entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et le Parti démocrate (PD, centre gauche).

Tous les Italiens doivent en outre se prononcer sur un référendum national sur la réduction du nombre de parlementaires, une promesse électorale du M5S qui devrait se concrétiser. Le nombre d’élus passerait de 945 à 600. Pour ce tout premier scrutin organisé depuis la pandémie, les réticences des électeurs les plus âgés pèseront certainement sur l’affluence dans les bureaux de vote, qui ouvrent leurs portes ce dimanche de 7h00 à 23h00 locales, mais aussi lundi de 7h00 à 15h00.

Un bureau de vote à l’hôpital

Seulement 1.820 électeurs, confinés chez eux à cause du coronavirus, ont demandé à voter à distance. A Rome, l’hôpital Spallanzani, établissement phare des soins contre le virus, installera un bureau de vote dans ses murs. L’établissement compte actuellement 93 patients positifs au Covid-19, dont dix en soins intensifs.

Mais la peur a déjà rattrapé scrutateurs et présidents de bureaux de vote, qui ont massivement déclaré forfait dans tout le pays. La ville de Milan a ainsi lancé un SOS samedi via les réseaux sociaux, pour remplacer au pied levé 100 présidents de bureaux de vote. Samedi, le pays a enregistré 1.628 cas nouveaux et 24 morts en vingt-quatre heures. Pour Massimo Galli, infectiologue à Milan, ces élections plusieurs fois reportées sont tout simplement « une folie ».

Le bastion rouge de Toscane

La coalition de droite composée de la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite), de Fratelli d’Italia (FDI) de Giorgia Meloni (extrême droite) et de Forza Italia (droite) de Silvio Berlusconi, se présente unie dans toutes les régions. La coalition gouvernementale – PD et M5S – s’avance en revanche divisée, sauf en Ligurie (nord-ouest) où un candidat commun a été trouvé.

Tous les observateurs auront le regard rivé sur la Toscane, place forte « rouge » depuis l’après-guerre, où les sondages donnent les candidats de gauche et de droite dans un mouchoir de poche. « L’élection en Toscane sera décisive pour Matteo Salvini », dont la popularité s’est effritée durant la pandémie, souligne l’analyste politique Barbara Fiammeri, du journal Sole 24 Ore.

Probablement pas de législatives anticipées

Les deux autres régions-test sont la Campanie (Naples) – où le président sortant (PD) est néanmoins donné gagnant – et les Pouilles, où l’actuel président (PD) est au coude-à-coude avec le candidat de la droite. En Vénétie, le populaire président de La Ligue semble d’autant plus indéboulonnable que son concurrent de gauche, positif au coronavirus, a terminé sa campagne virtuelle depuis l’hôpital.

Le résultat, connu lundi soir, ne risque pas de faire tomber le gouvernement qui n’a « aucune intention d’organiser des législatives » à l’issue incertaine, analyse Franco Pavoncello, professeur de sciences politiques à l’université américaine John Cabot de Rome. L’heure appelle d’ailleurs à une certaine stabilité : l’Italie doit présenter à Bruxelles son plan national de relance face à l’épidémie, pour obtenir 208,6 milliards de subventions et de prêts.