EN FUITEMandat d’arrêt contre l’ex-président du Salvador Mauricio Funes

Salvador : Mandat d’arrêt contre l’ex-président Mauricio Funes

EN FUITERéfugié au Nicaragua, l’ancien chef de l’Etat est accusé d’avoir illégalement négocié une trêve avec les membres « criminels terroristes » du groupe Maras
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Avec un total de six mandats contre lui, Mauricio Funes ne va pas avoir envie de revenir dans son pays. Pour atteindre ce nombre, un nouveau mandat d’arrêt a été lancé mercredi contre l’ancien président du Salvador (2009-2014). Il est accusé d’avoir négocié une trêve en mars 2012 avec les maras, les bandes criminelles qui sèment la terreur dans le pays. L’ex chef de l’Etat a pris la décision de prendre la fuite en 2016 après avoir été accusé de corruption. Le Nicaragua lui a accordé l’asile, puis la citoyenneté nicaraguayenne.

Un ancien ministre également dans le collimateur

Les charges contre l’ancien chef de l’Etat sont très lourdes. Le mandat d’arrêt, qui sera transmis à Interpol, a été délivré pour « délits d’associations illégales et violation de ses devoirs dans le contexte de la dénommée trêve avec les bandes » criminelles, a indiqué le procureur général Raul Melara sur son compte Twitter. L’ancien ministre de la Défense, le général David Munguia, avait été arrêté en juillet, également pour son implication dans la négociation de cette trêve. Il est actuellement assigné à résidence. Pour le procureur, la trêve, qui avait permis une diminution spectaculaire des meurtres dans le pays, était « illégale » car elle a été conclue avec des « criminels terroristes ».

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Une enquête visant le gouvernement de l’actuel président Nayib Bukele, portant également sur des soupçons de négociation avec les maras, a été récemment ouverte par la justice salvadorienne. Elle fait suite à la publication d’un article du journal El Faro assurant que le gouvernement a engagé des négociations avec la redoutable Mara Salvatrucha (MS-13), en offrant des assouplissements des conditions de détention de ses membres emprisonnés en échange d’une réduction de sa violence meurtrière.

Une très forte criminalité

Les maras, qui se livrent au meurtre sur gage, au racket et au trafic de drogue, comptent au Salvador environ 70.000 membres, dont plus de 17.000 sont derrière les barreaux. Le pays de 6,6 millions d’habitants est considéré comme l’un des plus dangereux au monde hors zones de conflit armé. Le taux d’homicides, majoritairement attribués aux bandes criminelles, s’est établi l’année dernière à 35,6 pour 100.000 habitants.

La violence criminelle a cependant diminué depuis l’arrivée au pouvoir en juin 2019 du président Bukele. Celui-ci et son gouvernement attribuent cette baisse à un vaste plan de lutte contre la criminalité organisée, grâce à une meilleure efficacité de la police, appuyée par l’armée.