Bolivie : Le gouvernement de transition accuse Morales d’une liaison avec une mineure
SOUPÇONS•Selon le vice-ministre de la Justice, elle « se serait retrouvée enceinte lorsqu’elle avait 15 ans et cinq mois, donnant naissance à une fille en février 2016 ».20 Minutes avec AFP
Afin d’être certain qu’il ne revienne pas d’Argentine pour troubler le jeu politique bolivien, le gouvernement de transition multiplie les accusations contre Evo Morales. Après celles de sédition et de terrorisme en raison des troubles sociaux survenus entre octobre et novembre 2019, puis mi-août une plainte pour « terrorisme et génocide », l’ancien président est maintenant soupçonné d’avoir eu une liaison avec une mineure.
Une dénonciation anonyme
Lundi, « il a été remis par le vice-ministère de la Transparence un document faisant état d’un possible nouveau cas de viol présumé sur mineure, commis par l’ex-président Juan Evo Morales Ayma », a déclaré le vice-ministre de la Justice Guido Melgar. Selon lui, son ministère a reçu une dénonciation anonyme, corroborée par les services de l’Etat civil. Ces vérifications ont permis d’établir que la mineure « aurait eu une relation sentimentale avec Juan Evo Morales Ayma et se serait retrouvée enceinte lorsqu’elle avait 15 ans et cinq mois, donnant naissance à une fille en février 2016 lorsqu’elle avait 16 ans ». « L’enfant existe, la mère existe et l’enfant a comme père enregistré Juan Evo Morales Ayma », a-t-il insisté.
Le dossier a été envoyé ce lundi au bureau du défenseur des droits des enfants et des adolescents de la ville de La Paz afin qu’il en prenne connaissance et, éventuellement, dépose une plainte pénale. Le gouvernement bolivien avait déjà déposé une plainte au pénal la semaine dernière contre l’ancien président de gauche, réfugié en Argentine depuis l’an dernier, pour une liaison présumée avec une autre mineure. Cette annonce survenait après la diffusion dans la presse locale et sur les réseaux sociaux de photographies de Evo Morales aux côtés d’une jeune femme aujourd’hui âgée de 19 ans.
Une manœuvre avant la présidentielle, selon l’opposition
Agé de 60 ans, Evo Morales (2006-2019) a démissionné en novembre après des semaines de manifestations et sous la pression des forces armées, à la suite d’une élection présidentielle controversée. Pour son parti, le Mouvement vers le socialisme (MAS), ces plaintes constituent une manœuvre politique en pleine campagne pour les élections présidentielles et législatives prévues le 18 octobre.