Brésil : Jair Bolsonaro menace un journaliste de se battre après une question sur sa femme
ATTAQUE•Face à une question sur des accusations de corruption portant sur Michelle Bolsonaro, le chef de l’Etat a répondu : « J’ai envie de te fermer la gueule à coups de poing »20 Minutes avec AFP
Rien n’arrête le président du Brésil et encore moins la retenue habituellement imposée par sa fonction. Jair Bolsonaro, connu pour son franc-parler, a une nouvelle fois fait dimanche une déclaration polémique. Le chef de l’Etat a menacé de s’en prendre physiquement à un journaliste qui l’interrogeait sur des chèques de 22.000 dollars qu’aurait reçus sa femme d’un sénateur au cœur d’une affaire de détournement présumé de salaires.
En marge d’une visite d’une cathédrale
« J’ai envie de te fermer la gueule à coups de poing », a répondu le président d’extrême droite à une question posée par un journaliste d’O Globo sur des informations de presse portant sur Michelle Bolsonaro et un ancien conseiller de son fils Flavio. Jair Bolsonaro, qui s’exprimait en marge d’une visite de la cathédrale de Brasilia, a par la suite été relancé par les journalistes présents sur place sur cette menace mais est parti sans faire plus de commentaires.
Les propos du chef de l’Etat ont aussitôt été dénoncés par la rédaction d’O Globo qui dans un communiqué souligne que le journaliste ne faisait que son travail. « Une telle intimidation montre que Jair Bolsonaro ne respecte pas le devoir de tout fonctionnaire, quel que soit son poste, de rendre des comptes à la population », écrit le quotidien.
Le fils du président dans la tourmente
La question posée par le journaliste faisait référence aux révélations du magazine Crusoé qui a affirmé ce mois-ci que Fabricio Queiroz, un policier à la retraite, ami de Jair Bolsonaro et ancien conseiller de Flavio Bolsonaro, aurait déposé 21 chèques de 72.000 réals (environ 22.000 dollars au taux de change de 2016) à Michelle Bolsonaro entre 2011 et 2016. Fabricio Queiroz, ainsi que Flavio Bolsonaro, font l’objet d’une enquête pour le détournement présumé de salaires de fonctionnaires du cabinet du fils du président pendant son mandat de député régional à Rio de Janeiro.