MILITAIRESAprès le putsch au Mali, des élections dans un « délai raisonnable »

Mali : Après le putsch, les militaires au pouvoir annoncent des élections dans un « délai raisonnable »

MILITAIRESLe président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre ont été arrêtés par des militaires ce mardi
Lucie Bras

L.Br. avec AFP

Le régime de IBK n’aura donc pas survécu à des mois de manifestations. Mardi un coup d’Etat militaire a fait tomber le président malien, le contraignant à annoncer lui-même sa démission. Dans la nuit de mardi à mercredi, après avoir été arrêté par des militaires en révolte, Ibrahim Boubacar Keïta est apparu à la télévision nationale ORTM.

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« Je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment », a confirmé le président. « Et avec toutes les conséquences de droit : la dissolution de l’assemblée nationale et celle du gouvernement », a-t-il ajouté.

Condamnations internationales

En quelques heures, la mutinerie qui a éclaté dans la matinée dans la garnison de Kati s’est muée en coup d’Etat. IBK et son Premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés mardi en fin d’après-midi par des militaires en révolte, dont des éléments ont ensuite fraternisé avec des manifestants qui réclament depuis des mois le départ du chef de l’Etat. Un renversement aussitôt dénoncé par l’Afrique de l’Ouest et l’ONU. Paris a également condamné. La France est très présente dans la région avec 5.100 militaires au Sahel, en particulier au Mali, dans le cadre de l’opération antidjihadiste Barkhane.

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« Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministres sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui » (au domicile du chef de l’Etat à Bamako), a déclaré un des chefs de la mutinerie, qui a requis l’anonymat. Les mutins ont ensuite pris le contrôle du camp et des rues adjacentes, avant de se diriger en convoi vers le centre de la capitale, selon un correspondant de l’AFP. Dans Bamako, ils ont été acclamés par des manifestants aux abords de la place de l’Indépendance, épicentre de la contestation qui ébranle le pays depuis plusieurs mois.

Des élections générales dans un « délai raisonnable »

Les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali ont affirmé dans la nuit de mardi à mercredi vouloir mettre en place une « transition politique civile » devant conduire à des élections générales dans un « délai raisonnable ».

« Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l'histoire », a déclaré celui qui a été présenté comme le porte-parole des militaires, le colonel-major Ismaël Wagué, chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air.

« Notre pays, le Mali, sombre de jour en jour dans le chaos, l'anarchie et l'insécurité par la faute des hommes chargés de sa destinée », a accusé l'officier.

L’Afrique de l’Ouest ferme ses frontières

La Communauté des Etats ouest-africains a annoncé des mesures immédiates dont la fermeture des frontières. Dans un communiqué, la Cédéao « dénie catégoriquement toute forme de légitimité aux putschistes et exige le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel ». Depuis plusieurs semaines, une coalition hétéroclite d’opposants politiques, de guides religieux et de membres de la société civile multiplie les manifestations. A cela s’ajoute une « situation sociale délétère », selon la dirigeante syndicale Sidibé Dédéou Ousmane.

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali (M5-RFP), qui mène cette contestation, a refusé jeudi dernier une rencontre avec le président Keïta, fixant notamment comme préalable la fin de la « répression » contre ses militants. Le week-end du 10 juillet, une manifestation à l’appel du Mouvement du 5 juin a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers.