AVANCEEDes femmes nommées à des postes importants de La Mecque et Médine

Arabie Saoudite : Des femmes nommées à des postes importants de La Mecque et Médine

AVANCEEAu troisième trimestre 2019, les Saoudiennes représentaient 35 % de la population active mais 84 % des demandeurs d’emploi
20 Minutes avec AFP

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Dans une Arabie Saoudite particulièrement conservatrice, la démarche est destinée à renforcer le rôle des femmes. Les autorités ont désigné dimanche dix femmes à des postes importants dans les deux lieux saints les plus importants de l’islam. Dans le royaume, la nomination de femmes à des hautes fonctions dans les institutions religieuses est particulièrement rare. Jusqu’en 2016, le pays a même tenu à l’écart du marché de l’emploi les Saoudiennes.

Pour continuer, pas à pas, à faire changer les choses, la présidence générale des affaires des deux mosquées de La Mecque et de Médine a donc décidé de nommer des femmes dans différents départements, notamment administratifs et techniques. Un recrutement destiné à « renforcer le pouvoir d’action des femmes saoudiennes hautement capables et qualifiées ». Ce n’est en revanche pas une première. Les deux mosquées avaient auparavant recruté 41 femmes à des postes de direction en 2018, selon les médias locaux.

Les ONG dénoncent la torture

Le renforcement des droits des femmes est intervenu ces quatre dernières années sous la houlette du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane dans le cadre de son plan « Vision 2030 », qui vise à diversifier l’économie du royaume et à mettre fin à sa dépendance au pétrole. Aujourd’hui, certaines femmes dirigent des banques, sont cheffes d’entreprises, garde-frontières, policières ou encore serveuses. Au troisième trimestre 2019, les Saoudiennes étaient plus d’un million à travailler, représentant au total 35 % de la population active du pays. Elles sont aussi majoritaires (84 %) parmi les demandeurs d’emploi dans le pays, qui connaît un taux de chômage important.

Outre l’accès au marché du travail, les Saoudiennes peuvent désormais aussi conduire et obtenir un passeport sans l’autorisation d’un parent masculin. Malgré ces avancées, le prince héritier fait l’objet de vives critiques de la part des ONG, en raison notamment d’une répression accrue des voix discordantes, comme celles de militantes ayant lutté pour obtenir le droit de conduire et qui auraient été détenues puis torturées, selon leurs proches.