Biélorussie : L'UE sanctionne Minsk, qui se dit prête à un dialogue « constructif » avec l’étranger
ELECTION•Bruxelles et Berlin ont déjà réclamé des sanctions après la répression policière biélorusse des manifestations de l’opposition20 Minutes avec AFP
L’Union européenne a décidé ce vendredi de sanctionner la répression au Bélarus après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko et les violentes répressions des manifestations d’opposition. De son côté, la Biélorussie s’est dite prête à un dialogue « constructif » avec l’étranger.
Des centaines de manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes du pays après l’élection d’Alexandre Loukachenko, revendiquée lundi et accusée d’être frauduleuse. La principale leader d’opposition appelle à poursuivre les rassemblements « pacifiques ».
« Terrorisme d’État »
« L’UE va maintenant lancer un processus de sanctions contre les responsables des violences, arrestations et fraudes liées à l’élection » présidentielle au Bélarus, a annoncé la ministre des Affaires étrangères suédoise, Ann Linde, à l’issue d’une vidéoconférence avec ses homologues. « Nous assistons à un terrorisme d’État au Bélarus. C’est clairement inacceptable en Europe au XXIe siècle », a dénoncé le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn.
La France est « pleinement engagée sur le principe de sanctions individuelles ciblées et le soutien aux droits et aux libertés du peuple biélorusse », a assuré le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune dans un message sur Twitter.
Une liste de personnes accusées d’avoir organisé et procédé à la répression au Bélarus va être établie et elle sera soumise pour approbation aux Etats membres. Le Bélarus est toujours sous le coup d’un embargo sur les ventes d’armes et de matériel pouvant être utilisé pour la répression. Quatre personnes sont déjà interdites de séjour dans l’UE et leurs avoirs ont été gelés depuis 2016. Les nouveaux noms s’ajouteront à cette liste.
Nouvelles élections
L’UE veut forcer le président Loukachenko à s’engager sur un plan de médiation en trois points proposé par la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, voisins du Bélarus. La Pologne a préconisé ce vendredi l’organisation de nouvelles élections. « Elles doivent être équitables, avec des observateurs d’autres pays », a demandé le Premier ministre Mateusz Morawiecki.
Minsk s’est dit prêt à un « dialogue constructif » et a commencé à relâcher des centaines de personnes arrêtées depuis lundi. Tous les témoignages dénoncent l’extrême brutalité de la répression menée par les forces spéciales du régime.
L’opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie après avoir contesté la victoire d’Alexandre Loukachenko, a appelé vendredi à des « manifestations pacifiques » dans son pays durant le week-end.