MONDELe Parlement libanais entérine l'état d'urgence à Beyrouth sinistrée

Explosion à Beyrouth : Le Parlement libanais entérine l'état d'urgence

MONDELa séance a officiellement entériné l'état d'urgence, décrété par le gouvernement au lendemain du drame pour deux semaines
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le Parlement libanais a entériné jeudi l’état d’urgence décrété à Beyrouth après l'explosion dévastatrice au port, qui a alimenté la rage de l’opinion publique contre une classe politique jugée responsable du drame en raison de son incurie.

Plus d’une semaine après la tragédie du 4 août ayant fait 171 morts et plus de 6.500 blessés, les visiteurs étrangers se succèdent à Beyrouth. La ministre française des Armées, Florence Parly est arrivée jeudi à Beyrouth, qui attend également la venue du sous-secrétaire d’Etat pour les Affaires politiques, David Hale, numéro trois de la diplomatie américaine.

Un pouvoir militaire suprême chargé des prérogatives en matière de sécurité

La séance parlementaire s’est tenue jeudi à Beyrouth, malgré des appels à manifester peu suivis. Présidée par le chef du Parlement, Nabih Berri, en poste depuis 1992, elle a officiellement entériné l’état d’urgence, décrété par le gouvernement au lendemain du drame pour deux semaines.

Le vote était nécessaire car pour toute durée dépassant huit jours, le Parlement doit donner son accord, selon l’ONG Legal Agenda. Il n’était pas clair dans l’immédiat, après le vote des députés, si l’état d’urgence débutait jeudi, ou s’il était déjà considéré en vigueur depuis le 5 août. Le gouvernement avait précisé qu’en vertu de l’état d’urgence, un pouvoir militaire suprême serait chargé des prérogatives en matière de sécurité.

Pour l’ONG Legal Agenda, une telle mesure pourrait « porter atteinte à la liberté de manifester » et permettrait à l’armée « d’empêcher les rassemblements considérés comme une menace à la sécurité ».

La colère de la rue toujours forte

Ces derniers jours, des heurts ont secoué les abords du Parlement à plusieurs reprises, les forces de l’ordre tirant des gaz lacrymogènes contre des manifestants jetant des pierres. Une source militaire a toutefois tempéré ces craintes, assurant qu’il ne s’agissait pas de « réprimer les libertés ».

Face à la colère de la rue, le gouvernement du Premier ministre Hassan Diab a démissionné lundi, après avoir été formé en janvier par un seul camp politique, celui de l’influent Hezbollah chiite et de ses alliés.