Biélorussie : La vidéo de l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa aurait été réalisée « sous pression », selon ses soutiens
ELECTION•La candidate défaite lors de l’élection présidentielle de dimanche a posté une vidéo dans laquelle elle lit un texte, dans un bureau, sans jamais regarder la caméra20 Minutes avec AFP
En Biélorussie, l’agence d’Etat biélorusse Belta a diffusé ce mardi une vidéo de l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa lisant un papier pour demander à ses partisans de ne pas manifester. Selon ses soutiens, il s’agirait d’un enregistrement réalisé sous la menace.
Dans la vidéo diffusée sur le compte Telegram de Belta, qui n’est pas datée et semble enregistrée dans un bureau, Svetlana Tikhanovskaïa lit d’une voix monocorde un texte appelant au « respect de la loi » et à ne pas « descendre dans la rue ». « Nous considérons que cette vidéo a été enregistrée sous la pression des forces de sécurité », a réagi devant la presse une proche alliée de l’opposante, Maria Kolesnikova.
Son mari emprisonné
Assise sur un canapé noir avec derrière elle une fenêtre recouverte de stores verticaux, Svetlana Tikhanovskaïa, 37 ans, ne regarde jamais l’objectif qui la filme. Avant la diffusion de cet enregistrement, elle avait annoncé plus tôt dans une autre vidéo, face caméra cette fois-ci, avoir quitté la Biélorussie pour la Lituanie, sans lancer d’appel à ne pas manifester.
Selon son équipe, la vidéo diffusée par Belta a probablement été enregistrée lundi soir, lorsque l’opposante a été retenue plusieurs heures au siège de la Commission électorale. « Trois heures durant, elle était seule avec les représentants des forces de sécurité (…) dans ces conditions, n’importe quelle personne qui a son mari en prison aurait enregistré une telle vidéo », a dit Maria Kolesnikova.
Tikhanovskaïa a mené une campagne pour la présidence qui a mobilisé des foules jamais vues au Biélorussie, remplaçant son mari, Sergueï, un vidéoblogueur populaire emprisonné depuis le mois de mai. L’annonce de la victoire de l’autoritaire président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans, a déclenché des manifestations violemment réprimées dimanche et lundi soir.