Corée du Sud : Un tribunal rejette la demande d’extradition aux Etats-Unis d’un exploitant de site pédopornographique
JUSTICE•Un Sud-Coréen ne sera pas extradé aux Etats-Unis, comme ce pays le demandait. Il a dirigé l’un des plus gros sites de pédopornographie au monde20 Minutes avec AFP
Un tribunal sud-coréen a rejeté lundi une demande d’extradition aux Etats-Unis d’un homme reconnu coupable d’avoir dirigé l’un des plus gros sites Internet de pédopornographie au monde. Son Jong-woo, exploitant du site sud-coréen « Welcome to Video », en vendait le contenu dans le monde entier sur le Darknet pour des bitcoins, une cryptomonnaie numérique.
Reconnu coupable d’avoir violé les lois sud-coréennes sur la protection de l’enfance, il a purgé une peine de 18 mois de prison se terminant en avril. Il est resté en détention depuis car il a également été inculpé à Washington et pourrait encourir une peine beaucoup plus longue aux Etats-Unis.
La justice sud-coréenne justifie son refus
Ainsi des clients ont été condamnés aux Etats-Unis à des peines de 15 ans de prison, contrastant avec la peine légère purgée par Son Jong-woo en Corée du Sud, ce qui a suscité des appels à durcir la législation sud-coréenne contre la pédopornographie.
La Haute Cour de Séoul a justifié le rejet de la demande d’extradition en faisant valoir que son départ à l’étranger pourrait « entraver l’enquête sud-coréenne sur les contenus à caractère sexuel », a rapporté l’agence de presse Yonhap. « La décision ne doit pas être interprétée comme une manière de l’exonérer », a ajouté le tribunal.
338 personnes arrêtées à travers le monde
Selon le ministère américain de la Justice, 338 personnes liées au site ont été arrêtées l’an dernier à travers le monde, notamment en Corée du Sud, aux États-Unis, au Canada, en Espagne et au Brésil.
Qualifié par le gouvernement américain de « plus grand marché d’exploitation sexuelle d’enfants en termes de volumes de contenus », le site de Son donnait accès à 250.000 vidéos pornographiques contre des paiements en bitcoins.
Il a été l’un des premiers sites du Darknet (réseaux cachés non référencés par les moteurs de recherche classiques) à vendre des vidéos d’exploitation d’enfants pour des bitcoins, le site affirmant qu’elles ont été téléchargées plus d’un million de fois, selon le ministère américain de la Justice.