Coronavirus : Le Brésil franchit le cap des 60.000 morts
PANDEMIE•Avec 46.712 nouveaux cas supplémentaires en 24 heures (un record), l’épidémie ne semble pas se calmer dans le pays20 Minutes avec AFP
L’épidémie est-elle hors de contrôle au Brésil ? Le pays a franchi mercredi le cap des 60.000 morts du coronavirus, a annoncé le ministère de la Santé. Plus d’un millier de personnes sont mortes en l’espace de 24 heures.
Le Brésil, pays au monde où le Covid-19 fait le plus de morts chaque jour depuis près d’une semaine, déplore au total 60.632 décès, selon les données du ministère, considérées comme largement sous-évaluées par la communauté scientifique car ce pays pratique peu de tests. Très préoccupant également : le chiffre des nouvelles contaminations annoncé mercredi est l’un des plus élevés jamais enregistrés avec 46.712 cas supplémentaires en 24 heures, signe que la pandémie flambe dans le plus grand pays d’Amérique latine.
Des disparités régionales
Les Etats de Sao Paulo et de Rio de Janeiro sont les plus affectés, avec respectivement 15.030 et 10.198 décès pour près de 290.000 et 116.000 contaminations. Ces deux Etats ont pourtant ordonné la reprise des activités économiques et commerciales après un confinement de plus de trois mois. En termes de décès et de contaminations – 1,44 million de cas – le Brésil, avec ses 212 millions d’habitants, est le pays le plus touché par le coronavirus derrière les Etats-Unis.
Toutefois, il déplore 284 morts par million d’habitants, loin derrière les Etats-Unis (385) ou l’Italie (575). Mais cette moyenne cache de grandes disparités régionales : ainsi l’Etat de Rio de Janeiro enregistre 584 morts par million d’habitants et celui du Ceara (Nord-est) 673 – des taux comparables à ceux des pays touchés de plein fouet. Le Brésil, qui a recensé son premier mort du Covid-19 le 16 mars, a enregistré la semaine dernière un nombre record de nouvelles contaminations (plus de 259.000). Et 7.005 personnes sont mortes de cette maladie la semaine dernière, juste derrière le record de 7.285 décès enregistrés la semaine précédente.
Une levée du confinement trop précoce
Pour les scientifiques, le Brésil n’est pas frappé par une seule pandémie, mais par une série de pandémies. « Il y a plusieurs Brésil. Dans certains endroits la pandémie recule, dans d’autres elle progresse », a déclaré à l’AFP le professeur Roberto Medonho, directeur de la division de recherche de l’Hôpital Universitaire Clementino Fraga Filho, de l’université fédérale de Rio de Janeiro.
Ce scientifique a jugé « précoces et inopportunes », les mesures de début de levée du confinement d’Etats comme ceux de Sao Paulo et de Rio de Janeiro. A Rio, les restaurants, bars et salles de sport sont censés rouvrir jeudi et le championnat de football a repris dès la mi-juin, suscitant de nombreuses critiques. A Sao Paulo, capitale économique du Brésil, les commerces ont rouvert.
La population est lasse d’un confinement qui dure depuis plus de trois mois et la distanciation physique se relâche : le taux de contamination par chaque personne infectée est remonté à 1,51. « Ce chiffre va encore augmenter avec les réouvertures », a prédit Roberto Medonho.