POLITIQUELa pression policière se renforce sur l'extrême droite allemande

Allemagne : La pression policière se renforce sur l'extrême droite

POLITIQUEPour la première fois, la fédération régionale de l’AfD est placée sous surveillance policière pour radicalisme
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est une première. Une fédération régionale entière du parti allemand d’extrême droite, celle du Brandebourg (est), a été placée sous surveillance policière en raison de son radicalisme, ont annoncé ce lundi les autorités locales.

Pour les organisations considérées comme dangereuses

Toutes les structures de l’Alternative pour l'Allemagne (AfD) dans ce Land qui entoure la capitale Berlin, et où le mouvement était arrivé en deuxième position lors d’élections régionales en 2019 avec 23,5 % des voix, deviennent « un cas suspect et un objet de surveillance » de la part du Renseignement intérieur », a indiqué à l’AFP le ministère local de l’Intérieur.

Ce traitement, frappé du sceau de l’infamie en Allemagne, est réservé aux groupuscules ou organisations considérés comme pouvant présenter un danger national. « Nous disposons de suffisamment d’éléments tangibles montrant que de cette fédération régionale » émanent des tendances visant à contester les règles démocratiques et les libertés fondamentales » garanties par la Constitution, a encore argumenté devant la presse le responsable local du Renseignement intérieur Jörg Müller.

La sanction a été critiquée comme une « erreur » par le principal dirigeant de l’AfD sur le plan national, Alexander Gauland. Elle vient s’ajouter à une décision similaire déjà prise par les autorités allemandes en mars et visant alors, sur le plan national, la frange la plus radicale au sein de l’AfD, appelée « L’Aile » et proche des néonazis.

Irruption spectaculaire de l’AfD en 2017

L’un des représentants de cette mouvance, Andreas Kalbitz, a longtemps dirigé la fédération de l’AfD du Brandebourg, avant d’être récemment exclu du parti pour avoir dissimulé son appartenance passée à un groupuscule néonazi. Il continue toutefois d’y exercer une grande influence et conteste devant les tribunaux son exclusion, décidée sous l’impulsion de certains dirigeants du parti souhaitant conserver une image respectable. L’AfD avait fait une irruption spectaculaire sur la scène politique nationale en septembre 2017 lors des dernières législatives, en devenant la principale force d’opposition. Mais le mouvement plafonne depuis dans les sondages et des rivalités internes ont éclaté ces derniers mois entre courants radicaux et modéré sur le cap futur de l’AfD.

Le gouvernement accuse le parti d’avoir encouragé et légitimé par ses discours anti-migrants ou de réhabilitation du passé nazi de l’Allemagne la recrudescence du terrorisme d’extrême droite constatée dans le pays. Mardi, le procès d’un sympathisant néonazi, auteur présumé du meurtre il y a un an d’un responsable politique pro-migrants membre du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel, doit s’ouvrir à Francfort.