Birmanie : Cinq militants écologistes bloqués depuis deux mois sur une île déserte à cause du Covid-19
SEULS AU MONDE•Ces quasi-naufragés pris au piège par le confinement ont récupéré des déchets de plastique échoués sur la plage pour se fabriquer un camp de fortune20 Minutes avec agence
Cinq membres de l’association de défense de l’environnement Ocean Quest ont été de véritables Robinson depuis deux mois sur l’île de Kyun Pila (Birmanie) à cause du coronavirus. La Britannique Natalie Poole, 35 ans, et ses quatre compagnons d’infortune étaient sur place pour aider à protéger un massif corallien des environs, rapporte la BBC. Initialement, ils devaient rester un mois sur l’île située à six heures de bateau du continent.
Mais les mesures de confinement instaurées à la fois en Birmanie et par le gouvernement de la Thaïlande voisine ont entraîné l’interruption de la liaison maritime qui aurait permis aux activistes de repartir. Le site touristique d’Awei Pila, à 5 minutes de navigation, est lui aussi fermé suite aux précautions sanitaires officielles. Coincés, les écologistes gardent malgré tout le moral.
Ils économisent leur nourriture
« Le plus dur pour moi, c’est de ne pas savoir combien de temps nous allons devoir rester là, témoigne Natalie Poole. Nous avons des hauts et des bas, nous sommes un très petit groupe et nous vivons confinés et dans la promiscuité ». Les quasi-naufragés ont récupéré des déchets et des objets en plastique échoués sur la plage pour se construire un camp de fortune. Ils ont par ailleurs reçu de trop rares colis de ravitaillement.
« Nous devons faire très attention à notre consommation, explique la Britannique. On mange des choses très simples qu’on doit faire durer longtemps ». Le groupe profite aussi de son exploration de l’île pour ramasser des fruits. Natalie Poole est professeur de plongée en Thaïlande mais elle devait passer l’été à enseigner dans une école du comté de Devon (Royaume-Uni).
Le visa birman de la trentenaire est arrivé à expiration et il n’a pas pu être prolongé. L’affrètement du bateau qui devait rapatrier les cinq volontaires en Thaïlande a lui aussi dû être annulé à la suite de la crise sanitaire. « Nous essayons de prendre les choses au jour le jour », raconte Natalie Poole.