TRAFICLe coronavirus conduit aussi à une pénurie de drogue, selon l'ONU

Coronavirus : Le marché de la drogue aussi risque une pénurie, selon un rapport de l'ONU

TRAFICLa crise sanitaire et ses conséquences pourraient « conduire à une transformation durable et profonde des marchés de la drogue », selon un rapport onusien
20 Minutes avec agences

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Ils doivent eux aussi s’adapter à la crise sanitaire et à la paralysie du transport international. Les trafiquants de drogue doivent gérer une pénurie de matière première et tentent d’adapter leurs routes de livraison bouleversées par la pandémie de coronavirus, selon un rapport onusien publié ce jeudi.

La fermeture massive des frontières conduit aussi à une pénurie dans la vente au détail, rapportée par plusieurs États et pouvant « avoir des effets sanitaires négatifs pour les personnes atteintes de troubles de la consommation », a indiqué l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).

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Les consommateurs pourraient se rabattre sur « des substances nocives »

« Le trafic de drogue par voie aérienne est susceptible d’être complètement perturbé par les restrictions imposées au transport aérien », estime l’UNODC, qui a observé des « signes d’augmentation des routes maritimes », notamment pour le trafic de cocaïne depuis l’Amérique du Sud vers l’Europe.

En Europe, dans le Sud-Ouest asiatique et en Amérique du Nord particulièrement, une baisse de l’offre d'héroïne a également été rapportée, avec un risque croissant d’overdose et de partage des équipements d’injection, vecteurs de contaminations virales.

Les consommateurs d’héroïne pourraient être amenés à se rabattre sur « des substances nocives produites localement », alors que des États ont constaté une inflation du prix des médicaments de substitution.

Les difficultés économiques peuvent « changer pour le pire » l’usage de stupéfiants, prévient l’UNODC, basée à Vienne en Autriche, qui s’attend à une baisse des budgets nationaux relatifs à la lutte contre la drogue.

La demande de cannabis augment avec le confinement

L’Afghanistan a fermé ses frontières aux individus avec l’Iran et le Pakistan et limité la libre circulation intérieure, ce qui peut avoir une conséquence sur la récolte de pavot ayant lieu entre mars et juin et « entraver la production des opiacés ». 90 % du pavot planté à des fins illégales est cultivé en Afghanistan.

La production de cocaïne semble également ralentie en Colombie par le manque de carburant et les drogues de synthèse au Liban comme en Syrie souffrent d’un manque de précurseurs, les substances chimiques légales détournées pour leur fabrication.

Et il existe des signes indiquant que le confinement conduit à une augmentation de la demande de cannabis, ce qui pourrait « intensifier les activités de trafic entre l’Afrique du Nord et l’Europe ».

« Une transformation durable et profonde des marchés de la drogue »

« Il semble que les groupes de trafiquants de drogue adaptent leurs stratégies, certains ayant commencé à exploiter la situation afin de renforcer leur image auprès de la population en fournissant des services, en particulier aux personnes vulnérables », afin de trouver de nouvelles opportunités.

A long terme, les conséquences économiques de la pandémie « ont le potentiel pour conduire à une transformation durable et profonde des marchés de la drogue », écrit l’UNOCD.