Un solo de trompette rompt le silence de la ville déserte. Perché sur une échelle de 25 mètres de haut, face à un hôpital de Quito, la capitale de l’Equateur, un pompier joue de la trompette pour encourager personnel médical et malades du Covid-19. Médecins, infirmières, aides-soignants et patients masqués lèvent les yeux en entendant les premières notes de Henry Garcia, devant les urgences de l’hôpital Carlos Andrade Marin.

C’est l’un des 30 établissements mobilisés contre le nouveau coronavirus dans ce petit pays, l’un des plus touchés d’Amérique latine avec plus de 10.000 cas confirmés, dont environ 500 mortels, pour une population de 17,5 millions d’habitants. « C’est beau qu’on nous donne ainsi du courage », lance Lucia, une infirmière expérimentée de 44 ans.

Apporter de la joie en période de crise

Sous couvert d’anonymat, Lucia a raconté ses gardes de 24 heures, « épuisantes », bien qu’elle soit habituée à un « terrible rythme » de travail. Appuyé contre les derniers barreaux de la grande échelle, déployée par ses collègues restés près de leur camion rouge, le pompier allège un peu l’atmosphère en jouant des airs populaires équatoriens.

Ce n’est pas la première fois que les pompiers de Quito se déplacent ainsi pour apporter un peu de joie aux habitants de la capitale confinée. La semaine précédente, ils étaient allés dans un quartier du nord de la ville. « C’est notre contribution pour ceux qui sont sur la ligne de front, attaquant ce virus », explique le chauffeur du camion-citerne, Juan Carrion.

​

Le Pichincha, où se trouve Quito, est la deuxième province équatorienne la plus touchée par la pandémie avec 794 cas. Elle se place loin derrière celle de Guayas et son chef-lieu Guayaquil, qui en compte 6.150.