Passer au contenu principalPasser à l'en-têtePasser au pied de page
Un fonctionnaire chinois porte plainte contre le pouvoir et finit au poste

Coronavirus en Chine : Un fonctionnaire porte plainte contre le pouvoir et finit au poste

PANDEMIELa police lui aurait demandé de ne plus évoquer l’affaire en ligne
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il a porté plainte pour appeler la province de la ville de Wuhan, le Hubei, à prendre ses responsabilités dans la crise. Un fonctionnaire chinois a été convoqué au commissariat pour y subir des pressions.

Cette procédure semble être une première dans le pays. Le plaignant, Tan Jun, est employé par l’agglomération d’Yichang, une ville située à quelque 340 kilomètres de Wuhan. L’épidémie est « un problème très grave (…) il est nécessaire d’appeler la province du Hubei à prendre ses responsabilités », a-t-il expliqué sur un réseau social. Le plaignant affirme avoir été convoqué par la police, qui lui a demandé de s’engager par écrit à ne plus s’exprimer en ligne sur ce sujet.

Une menace dissimulée ?

La pression sur les responsables locaux du Hubei s’est accrue après la mort en février du médecin Li Wenliang. Cet ophtalmologue fait désormais figure de héros national pour avoir donné l’alerte dès l’apparition du virus, avant d’être réprimandé par les policiers.

Face à l’émotion et à la colère populaires, les plus hauts responsables locaux du Parti communiste ont ensuite été limogés. Tan Jun leur reproche notamment d’avoir caché la menace du virus en affirmant début janvier qu’il n’était pas transmissible entre humains.

Contacté par l’AFP, un tribunal d’Yichang a indiqué ne pas être compétent pour traiter cette plainte et l’avoir transmise à l’échelon supérieur. Dans un pays où la justice est sous étroit contrôle du Parti communiste, la procédure a peu de chance d’aboutir. Cette démarche intervient au moment où plusieurs capitales occidentales, dont Paris, remettent en cause la gestion de la pandémie par les autorités chinoises. « La réponse de la Chine à l’épidémie est irréprochable », a rétorqué vendredi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.