Coronavirus : La grande détresse des 2.200 saisonniers argentins « échoués » en Andorre
EXIL•Environ 2.200 saisonniers Argentins, qui étaient en Andorre pour la saison de ski, se démènent sur les réseaux sociaux pour alerter leur gouvernement20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Quelque 2.200 Argentins « échoués en Andorre » inondent les réseaux sociaux pour demander leur rapatriement.
- Ces saisonniers du ski, dont les réserves financières s’épuisent, estiment qu’ils sont laissés pour compte par leur gouvernement..
«On veut rentrer à la maison, c’est notre droit ». C’est le SOS posté sur les réseaux sociaux par des dizaines d’Argentins «échoués en Andorre» (varados en Andorra en VO) pour alerter les autorités de leur pays. Ils interpellent directement leur président Alberto Fernandez, en lui indiquant que l’espace aérien européen reste ouvert.
Ils seraient quelque 2.200, essentiellement des saisonniers du ski, coincés dans la principauté alors que leurs moyens financiers commencent à s’épuiser.
Selon eux, depuis le début de la crise du coronavirus, l’Argentine ne rapatrie ses ressortissants qu’au compte-gouttes. « Ils ont peur. Ils n’ont pas les infrastructures et le matériel pour affronter [la pandémie], assure Ariel Campana, un Argentin de 39 ans à l’AFP. Si le virus a mis à genoux la France, l’Espagne et l’Italie, qu’en sera-t-il pour nous, un pays du tiers-monde ». Le moniteur de ski, qui devait rentrer dans son pays mai, n’a plus de salaire depuis un mois et vit confiné dans un studio de 20 m2 avec sa femme, leur bébé et leur chien. « Ils vont rapatrier les touristes en premier, nous on sera les derniers à rentrer à la maison », s’alarme-t-il.
« Arrêtez de vous moquer des gens »
Même crainte pour Florencia Lucas, 28 ans. « Nous sommes géographiquement très près d’importants centres d’infection », souligne celle qui travaillait dans un café au pied des pistes et qui n’a financièrement de quoi tenir que jusqu’à fin avril.
Encastré entre la France et l’Espagne, le petit état pyrénéen est un des pays d’Europe les plus touchés avec déjà 29 morts liés au Covid-19 lundi, pour une population d’à peine 70.000 habitants.
« Arrêtez de vous moquer des gens », lancent les exilés à leur président, relayant les crises de panique, inquiétudes ou problèmes de santé qui touchent leur petite communauté. Santiago Walter, un autre moniteur de ski, a cru son calvaire terminé quand il a fait ses valises début avril pour prendre un car pour Toulouse puis un vol Air France pour l’Argentine. Mais le voyage a été avorté. « On nous a dit que le gouvernement n’avait pas autorisé ce rapatriement », dit-il.
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L’Andorre, qui emploie environ 5.000 saisonniers sud-américains pour la saison hivernale, a prolongé temporairement leurs titres de séjour. Et des associations œuvrent dans la principauté pour venir en aide aux plus démunis.
Les « varados en Andorra » s’insurgent également contre le maintien par l’Argentine d’une taxe de 30 % sur les paiements par carte à l’étranger, avec un plafonnement à 200 euros par mois. Un problème de plus pour ces exilés.