Ukraine: Un ancien chef de la diplomatie arrêté pour meurtre
AFFAIRE CRIMINELLE•La police soupçonne Leonid Kojara, ministre des Affaires étrangères de décembre 2012 à février 2014, d’avoir tué un de ses amis d’une balle dans la tête20 Minutes avec AFP
C’est une arrestation peu commune qui vient d’avoir lieu en Ukraine. Un ancien ministre des Affaires étrangères a été appréhendé mercredi par la police. Celle-ci le soupçonne d’avoir tué par balle dans sa villa le mois dernier un important chef d’entreprise, a annoncé le ministère de l’Intérieur. Leonid Kojara, 57 ans, avait dirigé la diplomatie ukrainienne de décembre 2012 à février 2014 sous le président prorusse Viktor Ianoukovitch, chassé du pouvoir par un soulèvement proeuropéen.
Un crime maquillé en suicide
L’ex-diplomate est soupçonné du meurtre prémédité de son ami Serguiï Starytsky, 56 ans, un responsable d’un groupe publicitaire et ex-directeur de la chaîne de télévision prorusse Inter, retrouvé mort au domicile de Leonid Kojara près de Kiev le 21 février dernier. La victime était morte d’une balle dans la tête, tiré d’un pistolet appartenant à l’ex-ministre, selon la police. Leonid Kojara et son épouse, qui se trouvaient tous les deux chez eux au moment du drame, ont affirmé que Serguiï Starytsky s’était suicidé après s’être éloigné dans une pièce séparée. L’enquête a toutefois « conclu qu’il ne pouvait pas avoir réussi à se tuer lui-même », a souligné un vice-ministre de l’Intérieur, Anton Guerachtchenko.
Consommation d’alcool
La police a par ailleurs précisé qu’une « dispute suivie d’une bagarre » avait éclaté entre Leonid Kojara et son invité le jour de sa mort, « au cours de la consommation de boissons alcoolisées ». Pendant cette empoignade, l’ancien diplomate a pris son pistolet et ouvert le feu sur l’entrepreneur, toujours selon cette source.
La police a également diffusé des photos de l’arrestation de l’ancien ministre sur lesquelles on peut le voir portant un masque chirurgical en raison de la pandémie de coronavirus. Il risque jusqu’à 15 ans de prison, s’il est reconnu coupable.