DIPLOMATIEFace au Covid-19, l’ONU demande d’assouplir les sanctions internationales

Coronavirus : L’ONU réclame un assouplissement des sanctions internationales pour « raison humanitaire »

DIPLOMATIELes efforts médicaux contre l’épidémie de certains pays sanctionnés, comme l’Iran, Cuba ou le Venezuela, pourraient être entravés par ces sanctions
20 Minutes avec AFP

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En pleine pandémie, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits Humains a demandé ce mardi une suspension ou un assouplissement des sanctions internationales, qui visent notamment la Corée du Nord, le Venezuela ou encore l’Iran.

« Il est nécessaire d’appliquer des dérogations vastes et pragmatiques pour raison humanitaire face à ces sanctions, et d’accorder des autorisations rapides et flexibles pour obtenir les fournitures et équipements médicaux essentiels », a souligné Michelle Bachelet dans un communiqué. « En cette période cruciale, tant pour des raisons de santé publique mondiale que pour appuyer les droits et la vie de millions de personnes dans ces pays, les sanctions doivent être assouplies ou suspendues. Dans ce contexte de pandémie mondiale, entraver les efforts médicaux dans un pays accroît les risques pour nous tous », a-t-elle ajouté.

Un impact sur le matériel médical

Elle insiste en particulier sur la situation en Iran, l’un des pays les plus touchés par le nouveau coronavirus avec l’Italie, la Chine et l’Espagne. Selon elle, des rapports ont à maintes reprises souligné l’impact de ces sanctions sur l’accès aux médicaments et aux équipements médicaux essentiels, comme les respirateurs et les tenues de protection pour les travailleurs sanitaires.

Déjà, plus de 50 membres du personnel médical iranien ont perdu la vie depuis que les premiers cas de coronavirus ont été détectés il y a cinq semaines, a détaillé Michelle Bachelet, également inquiète face à la propagation de l’épidémie iranienne aux pays voisins, « ce qui mettra à rude épreuve les systèmes de santé de pays comme l’Afghanistan et le Pakistan ». Selon la Haut-Commissaire, de nombreuses sanctions risquent également d’entraver les efforts médicaux à Cuba, en Corée du Nord, au Venezuela et au Zimbabwe.

Des systèmes de santé déjà « fragiles »

« La majorité de ces Etats disposent de systèmes de santé fragiles ou instables. Il est primordial de réaliser des progrès en matière de droits de l’Homme pour améliorer ces systèmes – mais les obstacles à l’importation de fournitures médicales essentielles, notamment le respect excessif des sanctions par les banques, causeront des dommages durables aux communautés vulnérables », a relevé Michelle Bachelet.

« Les populations de ces pays ne sont en aucun cas responsables des politiques visées par ces sanctions et vivent déjà, à des degrés divers, dans une situation précaire depuis un certain temps », a-t-elle estimé. Le nouveau coronavirus a fait près de 17.000 morts dans le monde depuis son apparition en décembre. Parti de Chine, il s’est ensuite diffusé dans le monde entier.