Japon : Un élu a vendu des masques chirurgicaux aux enchères, il s’excuse
CORONAVIRUS•En pleine épidémie, l’élu régional s’est excusé d’avoir réalisé des profits sur ces ventes, alors que le pays est en pénurie20 Minutes avec agences
Un élu régional japonais a présenté ce lundi des excuses pour avoir empoché environ 75.000 euros en vendant aux enchères, sur Internet, des masques chirurgicaux, alors que le pays souffre d’une pénurie liée à l’épidémie de coronavirus. Hiroyuki Morota, membre de l’assemblée régionale de Shizuoka (centre du pays) et propriétaire d’une entreprise d’importation, s’est défendu au cours d’une conférence de presse télévisée, tout en admettant que le moment était mal choisi.
Il a déclaré avoir placé aux enchères sur Internet, des dizaines de fois sur une période d’un mois, des lots de masques dont certains comportaient 2.000 pièces, réalisant un chiffre d’affaires de 8,88 millions de yens. Chaque lot se vendait entre 34.000 et 170.000 yens (environ 300 à 1.500 euros), a-t-il précisé aux médias japonais.
Vivement critiqué pour ces ventes
Hiroyuki Morota a raconté avoir acheté les précieux équipements il y a dix ans en Chine pour 15 yens pièce (13 centimes d’euros), selon le quotidien régional Shizuoka Shimbun. Soit près de 250 euros pour un lot de 2.000 masques. « Il s’agissait de stocks restés dans mon entreprise depuis des années. On ne peut pas dire que je réalisais un profit injustifié », a-t-il estimé. « Mais en tant que membre de l’assemblée de la préfecture, je ressens une responsabilité morale ».
Ces excuses surviennent après qu’il a reçu un flot de critiques pour ces ventes. Il a également affirmé que le prix était conforme à celui du marché. Les internautes nippons se plaignent de la pénurie de masques et soupçonnent des gens d’en avoir acheté en quantité dans le but de les revendre à profit.
Le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe a demandé aux plateformes de vente aux enchères sur Internet de décourager la vente de masques ou désinfectants pour les mains afin de faire cesser la surenchère sur ces produits. Hiroyuki Morota n’entend pas renoncer à son mandat électif mais a assuré qu’il démissionnerait de son poste à la tête de son entreprise, en étant remplacé par son épouse. Il s’est dit en négociations avec le gouvernement de sa région pour faire don du produit de sa vente.