Coronavirus : Donald Trump tente de rassurer les Américains
EPIDEMIE•Le locataire de la Maison-Blanche a nommé son vice-président Mike Pence coordinateur de la lutte contre l’épidémie20 Minutes avec AFP
Le président américain a décidé de communiquer sur le nouveau coronavirus afin de montrer que son administration était prête à gérer une aggravation de la situation dans le pays. Donald Trump s’est ainsi efforcé mercredi, dans le cadre d’une conférence de presse depuis la Maison-Blanche, de rassurer la population américaine, mais aussi les marchés, en désignant son vice-président Mike Pence pour coordonner la lutte contre la maladie et en assurant que le risque de contagion étendue dans le pays était « très faible ».
aMike Pence est un « expert » pour avoir dirigé en 2014 la lutte face un autre coronavirus, le MERS, lorsqu’il était gouverneur de l’Indiana, selon Donald Trump. Le président en a aussi profité pour saluer les premières actions mises en place, comme les restrictions de voyage en provenance de Chine. Il a toutefois précisé qu’il déciderait « en temps voulu » de nouvelles restrictions depuis et vers les zones infectées, alors que les chiffres des personnes touchées semblent baisser en Chine, « ce qui est une bonne nouvelle ».
L’administration commande des masques
Une large propagation du virus n’est pas « inévitable », a toutefois assuré Donald Trump même si les Etats-Unis sont relativement épargnés jusqu’ici avec 15 cas détectés dans le pays. « Les hôpitaux de certains Etats libèrent des chambres et construisent des espaces de mise en quarantaine » et l’administration a « commandé » de nombreux masques de protection « au cas où », a-t-il détaillé. Car le « degré de risque est susceptible d’évoluer rapidement », a pour sa part précisé le secrétaire à la Santé, Alex Azar, disant s’attendre « à voir davantage de cas aux Etats-Unis ».
Donald Trump a également déclaré qu’il était prêt à consacrer une enveloppe « appropriée » à la lutte contre l’épidémie. La Maison-Blanche a notamment demandé au Congrès un financement de 2,5 milliards de dollars mais l’opposition démocrate estime qu’il faudrait beaucoup plus, réclamant 8,5 milliards. Le président, en campagne en vue de la présidentielle de novembre prochain, en a logiquement profité pour fustiger la cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, qui « tente de créer la panique » en demandant une somme si importante « alors qu’il n’y a pas de raison de paniquer ». Cette dernière avait estimé mercredi matin que le plan Trump était « honteux, maigre [et] anémique » face à l’épidémie.
Au préalable à sa conférence de presse, et comme à son habitude, c’est par Twitter que Donald Trump avait fait ses premières déclarations de la journée sur le Coronavirus. Il avait ainsi dénoncé les grands médias qui « créent la panique sur les marchés » après la dégringolade de la Bourse de New York lundi et mardi à cause des craintes liées à l’épidémie. « Je pense que la Bourse va se reprendre, l’économie est très forte », a ensuite assuré devant la presse le président, qui a fait des performances économiques le principal argument de sa campagne de réélection.
Un risque sur l’approvisionnement en médicaments
Face au risque de propagation de l’épidémie, les autorités sanitaires ont encouragé les écoles, les entreprises et les gouvernements locaux à envisager des mesures de précaution comme l’annulation d’événements publics. Elles craignent également que l’épidémie ne menace la chaîne d’approvisionnement en médicaments des Etats-Unis, car une grande partie des substances utilisées dans la confection des médicaments est fabriquée en Chine.
Reste donc à voir si cette conférence de presse va réellement rassurer outre-Atlantique. Les dernières informations pourraient mettre déjà à mal les propos de Donald Trump. Si pour le soutenir Alex Azar a salué la « stratégie de confinement » ayant permis de limiter le nombre de cas infectés, le Centre de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC) a annoncé mercredi soir un premier cas « d’exposition inconnue ». Traitée en Californie, cette personne n’a ni voyagé dans les zones à risque ni été en contact avec un autre malade.