Primaire démocrate : Bernie Sanders attaqué de tous les côtés au débat télévisé
ETATS-UNIS•Celui qui fait la course en tête pourrait devenir impossible à rattraper après le «Super tuesday», le 3 mars20 Minutes avec AFP
Tous contre un. Le grand favori des primaires démocrates Bernie Sanders est tombé mardi sous le feu de ses rivaux, qui l'ont assailli sur plusieurs fronts en ouverture d'un débat crucial dans la course pour décrocher l'investiture du parti et défier Donald Trump en novembre. Sanders, qui a assommé la compétition dans le Nevada, pourrait creuser un écart insurmontable lors du Super Tuesday, quand quatorze Etats vont voter le même jour le mardi 3 mars, attribuant près d'un tiers des délégués en jeu dans la primaire.
Le milliardaire Michael Bloomberg a ouvert le bal en affirmant que le président russe Vladimir Poutine aidait Bernie Sanders. «Vladimir Poutine pense que Donald Trump devrait être président des Etats-Unis et c'est pour cela que la Russie vous aide à être élu, pour que vous perdiez (ensuite) contre lui», a lancé l'ancien maire de New York à Bernie Sanders. Il faisait référence à une information du Washington Post qui avait assuré, la semaine dernière, que le sénateur indépendant était la cible d'interférences de Moscou en sa faveur. A l'époque comme mardi soir, Bernie Sanders a réagi en mettant en garde Poutine contre une nouvelle tentative d'influencer l'élection américaine.
Pete Buttigieg, qui veut incarner une alternative centriste à Joe Biden, a pris le relais. «Si vous pensez que les quatre dernières années ont été chaotiques, toxiques, fatigantes et ont divisé (le pays), imaginez 2020 avec Bernie Sanders face à Donald Trump.» Le jeune élu a reproché au sénateur du Vermont d'être «radical».
Un financement flou de sa réforme de la santé
L'ancien vice-président Joe Biden a continué en critiquant Bernie Sanders pour ses positions passées sur les armes à feu, lors de votes controversés à la Chambre des représentants puis au Sénat.
Comme lui, plusieurs candidats modérés ont également attaqué le «socialiste» autoproclamé sur le financement jugé trop flou de son programme, notamment sa proposition d'une profonde réforme d'une assurance santé universelle.
Jouant sa survie dans la course après trois mauvais résultats, la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, 70 ans, s'est jetée dans la mêlée sur ce point. «Moi j'ai creusé, j'ai travaillé (pour expliquer comment financer son programme, ndlr). Et ensuite l'équipe de Bernie m'est rentrée dedans à cause de ça», a-t-elle accusé. «Les progressistes n'ont qu'une chance» de remporter cette élection «et nous devons la jouer sur un dirigeant qui saura comment accomplir des choses», a-t-elle lancé.
Bernie Sanders a martelé que des sondages le donnaient gagnant face au républicain Donald Trump.
Le sénateur, qui ne compte que sur les financements de petits donateurs, a aussi épinglé directement Joe Biden et Pete Buttigieg. Les Américains «ne veulent pas que les candidats s'empressent d'aller voir des milliardaires pour trouver des financements énormes».
Bloomberg fait sa pub
A 78 ans, Sanders est jusqu'ici le grand vainqueur de ces primaires, après avoir remporté samedi le Nevada, très loin devant tous ses rivaux. Son avance a fait exploser au grand jour la fracture au sein du parti, entre les partisans du sénateur «socialiste» et les tenants d'un discours plus au centre, censé pouvoir rassembler plus d'électeurs pour battre Donald Trump le 3 novembre.
Après une première apparition très ratée la semaine dernière, le milliardaire Michael Bloomberg a démarré sur un pied plus ferme mardi. Il a fait face au feu nourri d'Elizabeth Warren, qui a rappelé des accusations de sexisme pesant sur lui et son immense entreprise, géante de l'information financière.
Troisième des sondages nationaux, l'ancien maire de New York, âgé de 78 ans, entrera dans la course lors du «Super Tuesday» après avoir puisé des sommes record dans sa fortune personnelle pour faire campagne. Ses publicités télévisées sont d'ailleurs passées juste avant et pendant la première pause du débat.