Bernie Sanders s’installe de plus en plus fermement dans la position de favori pour aller défier le président Donald Trump à l’élection présidentielle américaine du 3 novembre. Le candidat à l’investiture du parti démocrate a remporté haut la main samedi le vote de la primaire dans le Nevada. Selon les chaînes de télévision américaines, il arrive très largement tête devant le trio composé de l’ancien vice-président Joe Biden, du modéré Pete Buttigieg et de la sénatrice Elizabeth Warren.

« Super Tuesday » le 3 mars

Félicitant Bernie Sanders pour sa victoire, Pete Buttigieg a cependant lancé une ferme mise en garde contre le danger, selon lui, de désigner pour porter les couleurs du parti un socialiste pour qui le capitalisme est « à l’origine de tous les maux ». « Le sénateur Sanders croit en une révolution idéologique inflexible, qui oublie la plupart des démocrates, sans parler de la plupart des Américains », a lancé Pete Buttigieg.

Ce troisième round des primaires démocrates place donc le sénateur socialiste Bernie Sanders, âgé de 78 ans, dans une position très favorable avant l’avalanche du « Super Tuesday » le 3 mars, lorsque quatorze Etats voteront. Triomphant devant la foule venue l’acclamer en criant « Bernie », le sénateur était déjà samedi en campagne dans le Texas, poids lourd avec le Californie des Etats qui voteront pour cette grande journée électorale.

Buttigieg et Biden en outsiders

Mais la course est longue jusqu’à l’investiture du candidat. Après l’Iowa et le New Hampshire, les candidats démocrates se présentaient dans le Nevada, dont la population est plus diverse, avec un tiers d’habitants hispaniques. Une différence qui représentait un test pour le candidat modéré Pete Buttigieg, 38 ans et révélation de ces primaires, mais qui peine à convaincre les électeurs issus des minorités. Longtemps grand favori, Joe Biden, 77 ans, a salué son résultat qui semble le placer deuxième dans le Nevada, après deux humiliations lors des premiers votes. Populaire chez les minorités, l’ex-bras droit de Barack Obama dispute à Pete Buttigieg le statut de meilleure alternative modérée à Bernie Sanders.

La netteté des résultats dans le Nevada a permis d’éviter le chaos de la publication des résultats de l’Iowa début février qui avaient souffert d’un bug informatique. Ces deux Etats votent par un système de « caucus », des assemblées d’électeurs qui se regroupent sous la bannière de leur candidat. En outre cette large victoire de Bernie Sanders montre qu’il n’a pas souffert des révélations embarrassantes publiées vendredi soir sur une ingérence de la Russie en sa faveur, via des messages en ligne et sur les réseaux sociaux.

De son côté, le président républicain Donald Trump observe, ironique, la bataille démocrate : « On dirait que Bernie le Fou fait un bon résultat dans le Grand Etat du Nevada. Biden & les autres ont l’air faibles ».

Le multimilliardaire Michael Bloomberg a quant à lui fait l’impasse sur les premiers Etats pour entrer en lice lors du « Super Tuesday ». La fortune de l’ancien maire de New York lui a permis de se hisser à la troisième place dans la moyenne des sondages nationaux, à coups de spots publicitaires financés avec déjà plus de 360 millions de dollars depuis novembre.