Colombie : « Popeye », le tueur à gages le plus célèbre de Pablo Escobar, est mort d’un cancer
CARTEL•En 2015, il confessait avoir tué « au moins 250 personnes, peut-être 300 »20 Minutes avec agences
«Popeye », le tueur à gages le plus célèbre de Pablo Escobar, est décédé ce jeudi d’un cancer de l’estomac en Colombie. Jhon Jairo Velasquez s’est éteint à l’âge de 57 ans sous la surveillance de gardiens à l’Institut national de cancérologie, où il avait été transféré le 31 décembre.
L’homme qui se targuait d’avoir assassiné des centaines de personnes sur ordre du « patron » avait été à nouveau arrêté le 25 mai 2018 pour « association de malfaiteurs et extorsion », selon l’Institut national pénitentiaire (Inpec). Il avait auparavant déjà passé 23 ans en prison après s’être livré à la justice en 1992.
Une chaîne YouTube très suivie
Dans un entretien à l'AFP donné en 2015, le tueur à gages du narcotrafiquant avait déclaré avoir assassiné « au moins 250 personnes, peut-être 300 » et ordonné quelque 3.000 assassinats. Ces chiffres n’ont été confirmés par aucune source officielle.
Après avoir retrouvé la liberté en 2014, « Popeye », surnommé ainsi à cause d’un menton proéminent qu’il a fait opérer ensuite, s’est rendu célèbre en racontant des histoires de l’époque du cartel. Sa chaîne YouTube compte jusqu’à un million d’abonnés. Il a voulu « se rendre important […] et justifier son activité criminelle », a récemment déclaré l’ex-vice-président et général à la retraite Oscar Naranjo, qui a longtemps poursuivi Escobar.
« Ma seule considération va aux victimes »
Le commandant de l’armée de terre, le général Eduardo Zapateiro, a suscité la surprise ce jeudi en déclarant : « Je présente à la famille de Popeye nos sincères condoléances. Aujourd’hui, est mort un Colombien, quelle qu’ait été sa vie. » Face aux critiques, il a ensuite nuancé ses propos. « Connaissant ses actes criminels et la douleur qu’il a causée au peuple colombien, […] ma seule considération va aux victimes », a-t-il écrit sur Twitter.
De son côté, Juan Manuel Galan, fils d’un candidat politique assassiné sur ordre de Pablo Escobar en 1989, a rendu hommage aux « milliers de familles que ce criminel a détruites ». Son frère, l’homme politique Carlos Fernando Galan, a rappelé que « Popeye » avait « confessé avoir remis l’arme aux tueurs » qui ont assassiné son père. « Je lui ai pardonné », a-t-il déclaré. « J’espère que face à la mort, il s’est repenti de ses crimes. »