Malia et Sasha Obama: apprendre à vivre sous les feux de la rampe
ETATS-UNIS•Voici un petit aperçu de ce qui attend les filles de Barack à la Maison Blanche...Mathieu Grégoire
Malia et Sasha sont à la Maison Blanche. On dirait le titre d’une série de Disney Channel, et tout compte fait, cela y ressemble. C'est vrai que leur nouveau foyer se révèle plutôt sympathique: un bowling, un cinéma et un théâtre at home, sans compter plus de 130 pièces pour jouer à cache-cache avec les copines. Bon, maman Michelle a prévenu, l'extinction des feux sera toujours à 20h30, mais le cadre semble idyllique.
En juillet dernier, dans une interview familiale spécialement conçue pour émouvoir les chaumières américaines, Sasha, 7 ans, s’épanchait sur leur vie future à la Maison Blanche : «Ce serait vraiment très cool.» Malia, 10 ans, est plus terre-à-terre: «Ma plus grande excitation, c’est que je devrais redécorer ma chambre.» Sachant que les First Daughters sont des fans de Beyoncé, Jay-Z prépare tes posters. Les fringants Jonas Brothers devraient aussi figurer en bonne place dans les chambres des deux petites, les plus jeunes occupantes du palace présidentiel depuis les enfants Kennedy dans les années 1960.
Mais est-ce vraiment si cool la White House? Les First Daughters arrivées jeunes à Washington n’ont pas toujours apprécié les feux de rampe. Explications.
Amy Carter la traumatisée
Amy Carter avait neuf ans quand papa Jimmy a été élu en 1976. Elle a tellement été traumatisée par l’expérience de fille de Président qu’elle refuse d’en parler depuis trente ans... Les Carter ont tout fait pour qu’elle ait l’éducation la plus normale possible, mais elle était constamment traquée par une horde de photographes, qui se régalaient de ses faux-pas jusqu’à la marelle de la cour de récré. Ils l’ont par exemple attrapée en train de bouquiner en plein dîner officiel, la faisant passer pour une malpolie auprès des dignitaires invités.
Chelsea Clinton la maladroite
La rousse Chelsea Clinton, 12 ans au moment de l’arrivée de Bill dans le bureau ovale en 1992, en a pas mal bavé. On a d’abord critiqué son côté petite princesse avec plusieurs cuillères d’argent dans la bouche. Arrivée à l’âge de deux ans dans la charmante demeure du gouverneur d’Arkansas, il est vrai que Chelsea n’aura guère vu la vraie vie avant ses 20 ans.
Puis le côté gauche et malhabile de cette joueuse de «soccer» a été raillé. Ado, elle a notamment été appelée «le chien de la Maison Blanche» par le très fin Rush Limbaugh. Sur Saturday Night Live, le non moins élégant Mike Myers se moqua carrément de son physique «ugly», la jugeant incapable d’attirer un homme... alors qu’elle n’avait que 13 ans. Myers dût envoyer une lettre d’excuse à la présidence, scandalisée.
Reste que Chelsea, accompagnée de son fidèle chat Socks, a réussi à rester à l’écart des médias assez longtemps. Jusqu’à l’affaire Lewinski... Désormais traquée, on la retrouva en bikini dans un tabloïd anglais. Des T-shirts siglés du slogan «Leave Chelsea Alone» furent lancés.
Susan Ford la fugueuse
«Je pensais toujours: je veux être normale. Mais je ne pouvais pas», soupira un jour la fille de Gerald Ford (1974). Critiquée parce qu’elle portait des blue-jeans à la Maison Blanche et avait des petits copains au lycée, Susan, 17 ans, craqua le jour où sa mère Betty confia à une radio nationale, en direct, qu’elle ne «serait pas surprise» si Susan avait des relations sexuelles avant le mariage. Au nez et à la barbe de son escorte, elle prit une voiture et s’enfuit seule dans les rues de Washington. Elle embarqua une copine et elles firent toutes deux la tournée des bars.
Luci Baines Johnson la vantarde
«On est pas payé, mais qu’est ce qu’on est critiqué...», s’est souvent plaint Luci Baines Jonhson, âgée de 16 ans quand Lyndon entra dans le bureau ovale (1963). «Quand mes notes n’étaient pas bonnes, des gens que je ne connaissais pas du tout me réprimandaient. Et quand mes résultats étaient meilleurs et que cela a fuité publiquement que j’avais une bonne moyenne, les gens ont dit que je me vantais.» Dur.
Alice Roosevelt la philosophe
Et s’il ne fallait pas, tout simplement, positiver? Le cas d’Alice Roosevelt, qui avait 17 ans quand son père Teddy est arrivée à la Maison Blanche (en 1901), est encourageant. Alice, qui avait pour proverbe «Si tu es incapable de dire quelque chose de bien sur les autres, assieds-toi à côté de moi», se décrivait comme une «fille sauvage», et avait le don pour foutre le bordel.
Elle fumait sur le toit de la Maison Blanche, tirait depuis le train présidentiel sur des poteaux télégraphiques, sautait tout habillée dans la piscine et avait pour habitude de se balader avec un boa constrictor autour du cou. Boa qui mourut dans des «circonstances mystérieuses», plus probablement avec l’aide d’un de ses frères. Un jour, Teddy Roosevelt dit à un visiteur interloqué par le comportement de sa fille: «Je peux soit diriger le pays, soit surveiller ma fille. Mais je ne peux pas faire les deux en même temps.»
Les avantages de la Maison Blanche pour une jeune fille
Allez, pour Sasha et Malia, trois bonnes raisons de se précipiter sous le bureau ovale.
1) Tu peux inviter qui tu veux à la maison. Amy Carter reçut ainsi John Travolta à dîner à la Maison Blanche. Il accepta et ils dégustèrent des spaghettis en tête à tête.
2) Tu peux voyager dans le monde entier, et aller à la soirée de P. Diddy à Saint-Tropez comme les jumelles de W., les sémillantes Jenna and Barbara, en 2004.
3) Tu peux demander l’aide de ton père pour tes devoirs. Comme Chelsea Clinton qui bloqua toute une nuit avec son père sur un problème de maths. Le lendemain, Bill Clinton, qui rencontrait ses principaux conseillers économiques pour discuter des grands problèmes du pays, commença la réunion ainsi: «Bon, un train part de Chicago à 17h à la vitesse de 90 km/h. A quelle heure...»