Tensions Iran-USA : Dans un contexte tendu, Merkel, Macron et Johnson appellent l’Iran à ne pas violer l’accord nucléaire
ATOME•L’accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 à Vienne, engage l’Iran à réduire ses capacités nucléaires20 Minutes avec AFP
L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne se sont exprimées dans un communiqué commun. Face aux déclarations de Téhéran sur sa volonté de s’affranchir de toute limite sur l’enrichissement d’uranium, Angela Merkel, Emmanuel Macron et Boris Johnson ont à nouveau appelé dimanche l’Iran à respecter l’accord nucléaire de 2015.
« Nous appelons l’Iran à retirer toutes les mesures qui ne sont pas conformes à l’accord nucléaire », ont déclaré dans un communiqué commun la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Une désescalade « cruciale »
L’accord a été conclu à Vienne en 2015 après douze ans de crise et d’intenses négociations entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) plus l’Allemagne. L’Iran s’y engage à réduire ses capacités nucléaires en échange de la levée de sanctions internationales. Mais en 2018 le président Donald Trump a décidé le retrait unilatéral des Etats-Unis de l’accord et le rétablissement de sanctions. Depuis, l’Iran s’est progressivement affranchi d’engagements figurant dans l’accord.
Les trois responsables européens ont par ailleurs évoqué dans leur communiqué les tensions croissantes consécutives à la frappe aérienne américaine qui a tué vendredi à Bagdad le général iranien Qassem Soleimani et un important responsable irakien pro-iranien, Abou Mehdi al-Mouhandis. Ils appellent dans ce contexte l’Iran, qui a promis des représailles, à s’abstenir de mener « de nouvelles actions violentes ou d’apporter son soutien à de telles actions ». « Il est à présent crucial d’opérer une désescalade. Nous appelons tous les acteurs à montrer le maximum de retenue et de responsabilité », déclarent Angela Merkel et Emmanuel Macron et Boris Johnson.
Continuer le combat contre Daesh
Les dirigeants européens ont également appelé les parties concernées à ne pas compromettre la lutte contre les djihadistes de Daesh, après que le Parlement irakien a adopté une résolution réclamant le départ de milliers de soldats américains présents dans ce pays. « Dans ce contexte, préserver la coalition (anti-Daesh) est d’une importance cruciale. Nous appelons les autorités irakiennes à poursuivre le soutien nécessaire à la coalition », ont-ils dit.
Les soldats américains stationnés sur des bases en Irak ont été déployés dans le cadre d’une coalition internationale, à l’invitation du gouvernement irakien en 2014, pour contribuer à la lutte contre Daesh. Ce communiqué commun a été publié quelques heures après qu’ils se sont entretenus au téléphone. Plus tôt dimanche, un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré que les trois dirigeants s’étaient mis d’accord pour coopérer à une réduction des tensions dans la région.