Espagne : Le socialiste Pedro Sanchez chargé de former un gouvernement
POLITIQUE•Le roi Felipe VI a chargé le leader du PSOE de former un nouveau gouvernement même s'il ne compte pas les soutiens suffisants pour être investi20 Minutes avec AFP
Une situation particulière… Le socialiste Pedro Sanchez, vainqueur des législatives de novembre en Espagne, a été formellement chargé mercredi par le roi Felipe VI de former un nouveau gouvernement même s’il ne compte pas encore les soutiens suffisants pour être investi par les députés.
« C’est un mandat que j’assume avec honneur, avec responsabilité », a déclaré Pedro Sanchez devant la presse à l’issue de deux jours de consultations entre le roi et les dirigeants des partis représentés à la Chambre des députés.
Un accord avec Podemos
Pedro Sanchez, arrivé au pouvoir en juin 2018, est sorti vainqueur mais affaibli du scrutin du 10 novembre, qui a été marqué par un bond du parti d’extrême droite Vox, devenu la troisième force politique du pays. Dans un pays marqué par une instabilité chronique depuis 2015, le socialiste avait déjà remporté le scrutin précédent du 28 avril mais avait échoué à se faire reconduire au pouvoir, notamment en raison de son incapacité à s’entendre avec la gauche radicale de Podemos. Les socialistes du PSOE sont parvenus cette fois à sceller un accord avec Podemos juste après le scrutin de novembre en vue de former un gouvernement de coalition.
La question catalane
Mais les deux formations restent loin de la majorité à la Chambre des députés, nécessaire à l’investiture de Pedro Sanchez comme chef du gouvernement, et ont besoin de l’appui d’autres partis dont les indépendantistes catalans d’ERC. Le PSOE et ERC négocient depuis plusieurs semaines mais sans succès pour le moment. ERC réclame une négociation avec Madrid sur la crise en Catalogne dans le cadre de laquelle puisse être abordée la question d’un référendum d’autodétermination, ce dont le gouvernement central ne veut pas entendre parler.
Cette région du nord-est de l’Espagne a été secouée par des manifestations, parfois violentes, après la condamnation mi-octobre de neuf dirigeants séparatistes, dont le président d’ERC Oriol Junqueras, à la prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.