Commission européenne : L’équipe d’Ursula von der Leyen largement approuvée par le Parlement
VOTE•Après avoir été élue elle-même de justesse en juillet avec une majorité très courte de neuf voix, Ursula von der Leyen a bénéficié, cette fois, d’un large soutien des eurodéputés20 Minutes avec AFP
La nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a obtenu, ce mercredi, l’approbation du Parlement européen pour son équipe de 26 commissaires, après un parcours chahuté depuis sa désignation en juin dernier.
C’est officiel, la nouvelle Commission européenne a été validée par les eurodéputés, avec 461 votes pour, 157 contre et 89 abstentions. Après avoir été élue elle-même de justesse en juillet avec une majorité très courte de neuf voix, Ursula von der Leyen a bénéficié, cette fois, d’un large soutien.
« Mon message est simple : commençons à travailler »
Ce nouvel exécutif européen compte un chiffre record de 12 femmes, contre neuf dans la Commission sortante de Jean-Claude Juncker. « Mon message est simple : commençons à travailler », a déclaré Ursula von der Leyen dans son discours avant le vote. L’entrée en fonction de sa Commission, prévue le 1er décembre, avait été retardée d’un mois.
Entre des candidats commissaires retoqués – trois, un chiffre sans précédent –, un Brexit toujours en attente et des intitulés de portefeuille polémiques, l’accouchement de l’équipe fut laborieux. S’exprimant tour à tour en anglais, français et allemand, Ursula von der Leyen a présenté ce mercredi les portefeuilles de ses commissaires qui l’entouraient dans l’hémicycle du Parlement à Strasbourg.
Le « green deal », priorité de la Commission européenne
Elle a mis l’accent sur ses priorités pour les cinq années à venir, au rang desquelles le numérique et surtout la lutte contre le changement climatique, avec le « green deal » (pacte vert) promis pour le début de son mandat. « Si nous faisons bien notre travail, l’Europe de 2050 sera le premier continent du monde neutre en carbone, elle sera une puissance de premier plan dans le numérique, elle restera l’économie qui réussit le mieux à assurer l’équilibre entre le marché et le social, elle sera chef de file dans la résolution des grands enjeux mondiaux », a-t-elle déclaré.
Les 154 élus sociaux-démocrates avaient dit avant le scrutin qu’ils voteraient « à une très grande majorité » en faveur de l’investiture, tout comme les 108 libéraux de Renew. Mais des voix discordantes se sont fait entendre. Ainsi, les cinq eurodéputés socialistes français avaient annoncé qu’ils s’abstiendraient. « On ne signe pas de chèque en blanc », mais « on ne va pas partir en guerre non plus », a expliqué mardi l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann. Ils rejoignaient ainsi la position des Verts, partisans de l’abstention.
Pas de commissaire britannique
Au rayon des sujets qui fâchent figurent la désignation comme commissaire à l’Elargissement d’un Hongrois, vu par ses détracteurs comme un soutien aux positions anti-UE du gouvernement de Viktor Orban, et du Français Thierry Breton, PDG sortant de la société numérique Atos, comme commissaire du marché unique et du numérique.
« Le conflit d’intérêts est inhérent à votre portefeuille », a taclé la députée allemande Ska Keller à l’encontre de ce dernier, ajoutant « ne pas pouvoir accepter ça en tant que Verts ». Le nouvel exécutif européen comptera 26 commissaires plus la présidente, mais pas de représentant britannique alors que le Royaume-Uni est toujours membre de l’UE, qu’il doit quitter le 31 janvier. Londres a refusé de proposer un nom avant les élections du 12 décembre.