Roumanie : 14.600 moutons se trouvaient à bord d’un cargo qui a chaviré, leur sort est incertain
ACCIDENT•Seuls 32 d’entre eux ont pour le moment été sauvés20 Minutes avec Agences
Des militaires s’efforçaient dimanche soir de sauver la cargaison de 14.600 moutons se trouvant à bord d’un navire qui a chaviré au large du port roumain de Midia (sud-est), en mer Noire, selon l’Inspectorat pour les situations d’urgence (ISU).
Les sauveteurs, appuyés par des gendarmes et des plongeurs, tentaient de redresser le cargo de 84 mètres de long, couché sur le flanc, et de le remorquer jusqu’au quai, a indiqué Ana-Maria Stoica, porte-parole de l’ISU de Constanta (sud-est). « Nous espérons que les moutons se trouvant dans la cale sont toujours en vie », a-t-elle ajouté.
Premier exportateur vers les pays arabes
La porte-parole a déclaré que « 32 moutons qui s’étaient retrouvés piégés à l’extérieur du navire ont jusqu’ici été sauvés ». Deux des animaux ont été récupérés dans les eaux glacées de la mer Noire. Le Queen Hind, battant pavillon de Palau avec pour destination l’Arabie saoudite, a chaviré peu après avoir quitté le port de Midia, pour des raisons qui restent à déterminer, a précisé la porte-parole. Les membres d’équipage sont sains et saufs et ont été ramenés à terre, selon la même source.
« Nous sommes choqués par ce désastre et demandons une enquête urgente et des sanctions contre les coupables », a indiqué l’association des éleveurs d’ovins (Acebop) dans un communiqué. Celle-ci a rappelé avoir plusieurs fois demandé des amendements législatifs qui obligent les transporteurs à améliorer les conditions à bord des navires chargeant du bétail.
« Navires de la mort »
Troisième éleveur d’ovins au sein de l’Union européenne, la Roumanie figure parmi les premiers exportateurs vers les pays arabes. Ces deux dernières années, le pays a exporté deux millions de moutons au total, notamment vers la Jordanie, la Libye et le Liban. « Si nous ne sommes pas capables de protéger le bétail durant le transport sur de longues distances, nous devrions interdire carrément ce type de transport », a indiqué l’Acebop, qui a précisé privilégier l’exportation de viande.
Gabriel Paun, responsable de l’ONG Animals International, a pour sa part affirmé que le navire avait été « surchargé ». « Ce transport de moutons devait être le 15e effectué cette année par le Queen Hind, qui avait rencontré des problèmes techniques en décembre 2018 », a-t-il indiqué.
Son ONG avait déjà dénoncé les conditions de transport du bétail par mer à bord de « navires de la mort », évoquant des cas où des milliers de moutons ont succombé de soif ou ont littéralement cuit vivants durant le voyage en plein été. Bruxelles avait pour sa part demandé un audit sur les pratiques de la Roumanie, la menaçant d’une procédure d’infraction si des « violations systématiques » de la législation européenne sur le bien-être animal étaient constatées.