Israël frappe des cibles islamistes en Syrie et à Gaza, au moins 23 morts
CONFLIT•La plupart des tués dans environs de Damas sont des combattants, dont 16 sont des combattants étrangers, d’après les ONG20 Minutes avec AFP
L’armée israélienne a revendiqué tôt ce mercredi matin une série de frappes aériennes de « grande ampleur » contre des sites militaires en Syrie, « en réponse » à des tirs de roquettes la veille. Mardi, le système de défense antimissile israélien avait intercepté quatre roquettes tirées depuis la Syrie en direction du nord d’Israël. Et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) avait fait état de premières frappes israéliennes de représailles mardi en journée.
Mais mercredi matin, l’armée israélienne a revendiqué des frappes de « grande ampleur » contre des positions du régime syrien et des forces iraniennes Al-Qods, en Syrie, pays allié de l’Iran, ennemi d’Israël. L’armée a diffusé une carte de six sites frappés, la majorité près de la capitale syrienne, et un dans le sud syrien, tout près de la frontière israélienne. Les militaires israéliens, qui revendiquent rarement des attaques en sol syrien, ont indiqué qu’un « missile antiaérien syrien avait été tiré malgré des avertissements clairs de ne pas le faire ».
Plusieurs opérations contre le Djihad islamique
Selon l’agence de presse officielle Sana, la défense antiaérienne syrienne a riposté à une « lourde attaque » de l’aviation israélienne et a « abattu » plusieurs missiles israéliens près de Damas. L’armée israélienne n’a pas indiqué si ce tir syrien avait causé des pertes, mais a dit tenir le pouvoir à Damas « responsable » des actions sur son sol. 23 personnes, dont 16 combattants étrangers et deux civils, ont été tués dans de ces raids nocturnes israéliens à Damas, selon un nouveau bilan publié mercredi par l'OSDH.
L’armée israélienne avait par ailleurs mené la semaine dernière une opération contre le Djihad islamique dans la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d’habitants. Or, simultanément, une frappe avait visé à Damas la maison d’une figure du groupe armé palestinien Djihad islamique, Akram Ajouri. Cette frappe, imputée par la Syrie à Israël qui s’était refusé à tout commentaire sur cette affaire, avait fait deux morts, dont le fils d’Akram Ajouri, considéré comme un ténor du bureau politique du Djihad islamique.
Victimes civiles « inattendues »
Dans la foulée de l’opération israélienne dans la bande de Gaza contre le commandant Baha Abou al-Ata, le Djihad islamique avait répliqué en lançant environ 450 roquettes vers Israël, selon l’armée. Les militaires israéliens avaient eux multiplié les frappes contre des « cibles » du Djihad islamique à Gaza. Mais deux jours environ après le début de ces affrontements, huit membres d’une même famille palestinienne – un homme, deux femmes et cinq enfants – ont été tués dans une frappe à Deir al-Balah, dans le sud de la bande de Gaza.
L’armée israélienne a diligenté une enquête sur des victimes civiles « inattendues » lors de cette frappe intervenue, peu avant l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu, fragile, dans la bande de Gaza. Au total, les frappes israéliennes sur Gaza avaient fait 34 morts et 110 blessés, selon le ministère local de la Santé.