ETATS-UNIS« C’est ''lieutenant-colonel'' Vindman », il recadre un élu républicain

VIDEO. Impeachment : « C’est ''lieutenant-colonel'' Vindman », un témoin recadre un allié de Trump devant le Congrès

ETATS-UNISLes auditions continuent au Congrès américain, et les deux partis campent sur leurs positions
Philippe Berry

P.B. avec AFP

Depuis plusieurs semaines, cet ex-soldat américain décoré fait l’objet de critiques et d’insinuations de la part des défenseurs de Donald Trump, qui ont mis en doute sa loyauté car il est né en Ukraine. En uniforme, Alexander Vindman, l’un des témoins de l’appel entre Donald Trump et le président ukrainien Zelensky, a livré sa version des événements face aux élus du Congrès, mardi. Et alors que le républicain Devin Nunes commençait sa question par « Monsieur Vindman », l’intéressé l’a sèchement recadré, lui rappelant son grade : « C’est ''lieutenant-colonel'' Vindman, merci. » Un moment remarqué qui illustre les tensions des auditions publiques de la procédure d’impeachment contre Donald Trump, qui devraient s’achever d’ici vendredi sans avoir fondamentalement fait bouger les lignes.

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Alexander Vindman, né à Kiev et arrivé à 3 ans aux Etats-Unis alors que son père fuyait le communisme, est accusé par certains républicains de manquer de patriotisme – voire d’être un espion. Les démocrates le présentent comme un modèle de bravoure, blessé pendant la guerre d’Irak et décoré d’une médaille « Purple Heart ». L’intéressé, lui, a assuré que c’était par « sens du devoir » qu’il a signalé à ses supérieurs du Conseil de sécurité nationale l’appel dans lequel Donald Trump a demandé au président ukrainien de se « pencher » sur les activités du fils de Joe Biden (qui a siégé au conseil d’administration de la compagnie gazière Burisma).

« Je n’ai jamais vu cet homme », a répondu Donald Trump à la Maison-Blanche, qualifiant les investigations de « farce ». Alors qu’un élu républicain lui demandait s’il se considérait comme un « Never Trumper » (le surnom des républicains opposés au président américain), le lieutenant-colonel a répondu : « Je me considère comme un Never partisan ».

Les témoignages se suivent, les positions ne bougent pas

Alexander Vindman, tout comme Jennifer Williams, conseillère spéciale du vice-président américain, Mike Pence, a indiqué avoir jugé la requête de Donald Trump « inapproprié ». Mardi après-midi, l’émissaire américain en Ukraine, Kurt Volker, a dénoncé les « théories du complot » promues en Ukraine par l’avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani. Surtout, il a reconnu avoir travaillé avec les Ukrainiens pour qu’ils s’engagent publiquement à enquêter sur Burisma, l’entreprise qui employait le fils de Joe Biden, Hunter, afin d’obtenir une invitation à la Maison-Blanche pour leur président.

Mais après dix jours d’auditions publiques, les deux partis campent fermement sur leurs positions et les républicains serrent les rangs derrière Donald Trump. Alors que les élus conservateurs avaient fini par lâcher Nixon, précipitant sa chute, le scénario semble cette fois plus proche de l’impeachment contre Bill Clinton. Sauf surprise, la Chambre contrôlée par les démocrates devrait voter pour mettre en accusation le président américain, mais le Sénat, où les républicains sont majoritaires, devrait le sauver d’une destitution. Et c’est le peuple américain qui sera amené à trancher par les urnes le 3 novembre 2020.