Impeachment: Des omissions dans la retranscription de l'appel Trump-Zelensky, selon un témoin
ETATS-UNIS•Alexander Vindman, qui a écouté l'appel controversé, a affirmé que la Maison Blanche avait conditionné l'aide versée à l'Ukraine à sa requête sur Joe Biden
P.B. avec AFP
Face à la menace d’un impeachment, Donald Trump le répète depuis plusieurs semaines : « Lisez la retranscription, il n’y a eu ni pression ni contreparties. » Mais selon un témoin entendu par le Congrès à huis clos, mardi, le texte déclassifié par la Maison Blanche de sa conversation avec le président ukrainien contient au moins deux omissions, rapportent les médias américains : une sur Joe Biden et une sur Burisma, l’entreprise gazière ukrainienne qui employait le fils de l’ancien vice-président.
Le lieutenant-colonel Alexander Vindman, qui a écouté en direct la conversation Trump-Zelensky, était tellement « préoccupé » qu’il a contacté peu de temps après le principal avocat du Conseil de sécurité nationale, a-t-il déclaré aux parlementaires selon sa déclaration liminaire rendue publique avant l’audition. « Je ne pensais pas qu’il était approprié d’exiger qu’un gouvernement enquête sur un citoyen américain, j’étais inquiet des conséquences » pour les liens entre les deux pays et la sécurité des Etats-Unis, a-t-il dit.
Donald Trump, lui, a affirmé que la retranscription était intégrale, « mot pour mot et virgule par virgule ». Mais au moins deux passages du texte contiennent des ellipses « (…) ». La Maison Blanche avait assuré qu’il s’agissait de moments où le président américain n’avait pas terminé sa phrase.
L’aide américaine liée à l’enquête sur Biden et les démocrates
Alexander Vindman a surtout assuré que Washington avait clairement indiqué à Kiev – via l’ambassadeur auprès de l’Union européenne – que le déblocage de l’aide américaine était lié à l’ouverture d’une enquête sur le fils de Joe Biden.
Les auditions ont continué au Congrès mercredi. Et jeudi, la Chambre va voter pour la première fois afin de formaliser l’enquête ouverte contre le président américain, ce qui devrait permettre d’avoir une meilleure idée de l’équilibre des forces. Les démocrates ont également convoqué l’ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton à venir témoigner le 7 novembre. Ce dernier pourrait refuser de témoigner, de son propre chef ou sur ordre de la Maison Blanche.