SYRIELa France « inquiète » après la fuite de proches de membres de l’EI

Offensive turque contre les Kurdes : La France « inquiète » après la fuite de proches de membres de l’Etat islamique

SYRIESibeth Ndiaye a exprimé ses craintes suite à l’offensive turque en Syrie
Jean-Loup Delmas

J.-L.D. avec AFP

La France est « inquiète » après la fuite de 800 proches de djihadistes étrangers du groupe Etat islamique (EI) d’un camp en Syrie et appelle une nouvelle fois la Turquie à « terminer au plus vite son intervention » contre les Kurdes, a indiqué ce dimanche la porte-parole du gouvernement.

« Evidemment que nous sommes inquiets par rapport à ce qui pourrait se passer et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons que la Turquie (…) termine au plus vite l’intervention qu’elle a commencée, que nous avons évidemment condamné », a déclaré Sibeth Ndiaye dans l’émission Dimanche en Politique sur France 3.

Une diplomatie « extrêmement active »

Les autorités kurdes ont annoncé dimanche la fuite de près de 800 proches de djihadistes étrangers de l’organisation EI, d’un camp de déplacés du nord de la Syrie, à proximité des combats qui opposent forces kurdes et pro-turques. « Je ne sais pas, aujourd’hui, qui sont exactement les personnalités qui se sont enfuies du camp, c’était depuis le début de cette intervention armée une préoccupation pour la France », a-t-elle insisté, en mentionnant les « djihadistes français dont nous avons toujours considéré qu’ils devaient être jugés sur place ».

« Nous avons une diplomatie qui est extrêmement active », a aussi souligné Sibeth Ndiaye. Elle a rappelé que « le président de la République a eu l’occasion d’échanger avec Donald Trump pour lui rappeler ce qu’étaient les préoccupations françaises », et « la condamnation unanime de l’Union européenne vis-à-vis de cette offensive unilatérale sur le sol syrien ».

Une crise humanitaire redoutée

La France a demandé d’abord une réunion du Conseil de sécurité à l’ONU, puis une réunion des membres de la coalition internationale qui agit actuellement en Syrie. « Nous avons également annoncé que nous ne fournirions plus d’armes à la Turquie », a-t-elle développé.

« Il y a déjà des populations qui sont déplacées, on peut craindre une grave crise humanitaire sur place », a-t-elle ajouté. Les combats font rage au cinquième jour d’une offensive turque qui a provoqué un tollé international et entraîné la mort de plus de 150 personnes, dont une cinquantaine de civils, et l’exode de plus de 130.000 personnes.

Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans plusieurs villes en France pour soutenir les Kurdes de Syrie face à l’offensive déclenchée par la Turquie, également dénoncée dans d’autres rassemblements en Europe. Dimanche, quelque 300 personnes de la communauté kurde de Toulouse, mais également des militants de partis de gauche, se sont rassemblées sur une place du centre, avant défiler en scandant : « Erdogan assassin ».