Indonésie : Le ministre de la Sécurité pris pour cible par deux djihadistes armés de couteau
TERRORISME•Depuis la réélection de Joko Widodo à la tête du pays, plusieurs projets d’attentats visent des responsables politiques proches du président20 Minutes avec agences
Le ministre indonésien de la Sécurité a été victime ce jeudi d’une attaque menée par deux hommes liés au groupe de l'état islamique (EI). Wiranto, un ex-général de 72 ans, a été attaqué par un homme armé d’un couteau qui l’a touché deux fois à l’abdomen, et par une femme, selon les autorités.
Le ministre était alors en visite dans une université à l’ouest de l’île de Java. Wiranto a été rapidement transféré dans un hôpital militaire de Jakarta par hélicoptère. Il a subi une intervention chirurgicale qui s’est bien déroulée, selon le secrétaire du cabinet ministériel.
Plusieurs projets d’attentats depuis l’élection présidentielle
Les auteurs de l’attaque ont été identifiés comme un couple marié, en lien avec l’organisation Jamaah Ansharut Daulah (JAD), liée à l’EI, selon le chef des services de renseignement. L’attaque intervient une semaine avant la cérémonie d’investiture du président Joko Widodo, réélu en avril pour un second mandat à la tête du plus grand pays musulman du monde. Plusieurs tentatives de perturbation de cet événement ont déjà été détectées.
En mai dernier, la police avait indiqué que Wiranto et trois autres responsables politiques étaient la cible d’un complot en vue d’un assassinat, alors même que des émeutes meurtrières secouaient Jakarta après la réélection de Widodo. Six personnes avaient été arrêtées avant de passer à l’acte. La police avait dénoncé une tentative de déstabilisation du pays.
Accusé de crimes contre l’humanité
Ce groupe extrémiste islamiste, qui a prêté allégeance à l’EI, s’est fait connaître en janvier 2016 par des attaques armées et attentats suicides à Jakarta, causant la mort de quatre civils et des quatre assaillants. En mai 2018, le JAD a causé la mort d’une vingtaine de personnes dans des attentats contre des églises à Surabaya, la deuxième ville du pays.
Wiranto, ancien commandant en chef de l’armée, a commencé sa carrière militaire sous l’ex-dictateur Suharto. Il est devenu une figure omniprésente dans la politique indonésienne, enchaînant postes ministériels, mais n’a jamais réussi à se faire élire président. Il est accusé par les organisations de défense des droits humains de crimes contre l’humanité après les massacres suivant le référendum d’indépendance du Timor oriental en 1999.