SANTE7 vapoteurs décédés et 500 malades aux Etats-Unis, la France ouvre l'oeil

Crise du vapotage : Sept morts et 500 malades aux Etats-Unis, la France ouvre l’oeil

SANTEL'épidémie de maladies pulmonaires continue outre-Atlantique et son origine, qui pourrait être liée à des huiles de THC ou des cigarettes électroniques de contrebande, reste indéterminée
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’alerte sanitaire aux Etats-Unis reste d’actualité. L’épidémie de maladies pulmonaires liées au vapotage continue aux Etats-Unis, ont annoncé jeudi des autorités sanitaires fédérales toujours perplexes quant à leur cause exacte, alors que Los Angeles envisage à son tour d’interdire les cigarettes électroniques aromatisées.

Le nombre total est de 530 cas confirmés et probables, et de sept décès. Plus de la moitié des malades ont moins de 25 ans, et les trois-quarts sont des hommes, a-t-elle dit. 16 % des malades ont moins de 18 ans. Les laboratoires d’analyse de l’agence des médicaments FDA sont en possession de plus de 150 échantillons suspects, mais n’ont toujours pas identifié la ou les substances responsables de ces maladies pulmonaires aiguës, a expliqué Mitch Zeller, directeur du centre pour le tabac à la FDA.

Une enquête criminelle ouverte

« Il n’y a pas de dénominateur commun sur le ou les produits utilisés, comment ils sont utilisés, où ils ont été achetés, et ce qui a pu se passer entre le moment où l’utilisateur les obtient et celui où il est vaporisé et inhalé », a insisté le responsable. Les enquêteurs sont très prudents sur la cause possible des maladies, que ce soit une marque, un produit, ou un circuit de vente.

Dans de nombreux cas, les recharges impliquées contenaient du THC, le principe psychoactif du cannabis. Ces recharges sont achetées la plupart du temps à des dealers dans la rue ou sur Internet, puisque le cannabis reste illégal dans une partie des Etats-Unis. Il peut aussi y avoir des recharges de contrefaçon, aux ingrédients mal identifiés.

La FDA teste les échantillons pour identifier avec quoi la nicotine ou le THC ont été coupés, et pour détecter la présence de diluants, d’autres additifs, de pesticides, de poisons ou de toxines. Le bureau d’enquêtes criminelles de l’agence fédérale est désormais impliqué, a annoncé Mitch Zeller.

Les cigarettes électroniques aromatisées interdites à Los Angeles ?

Les autorités sanitaires se sont rendu compte en juillet qu’il se passait quelque chose en lien avec le vapotage, en voyant arriver dans les hôpitaux beaucoup de jeunes gens souffrant de graves difficultés à respirer, de toux, de douleurs à la poitrine, voire de nausées. La plupart des victimes ont déclaré avoir vapoté des liquides au cannabis, mais une partie dit n’avoir utilisé que des liquides à la nicotine.

Parallèlement, le Michigan et New York ont décidé d’interdire les cigarettes électroniques aromatisées, principalement car les arômes (comme menthe, menthol, fruits rouges, mangue ou encore bonbons…) sont attractifs pour les jeunes. Les e-cigarettes au tabac y resteront autorisées.

La ville de Los Angeles pourrait suivre le mouvement. Le procureur de la métropole Mike Feuer a recommandé jeudi l’interdiction au conseil municipal de la ville dans un rapport. L’Inde, en revanche, a interdit cette semaine tous les types de cigarettes électroniques, aromatisées ou pas.

La France surveille la situation

Les autorités sanitaires françaises, elles, vont mettre en place un dispositif pour surveiller si l’usage des cigarettes électroniques s’accompagne ou non d’une épidémie de maladies pulmonaires sévères. Santé publique France élabore, en lien avec la Direction générale de la santé (DGS, ministère), « un dispositif de signalement des cas de pneumopathies sévères survenues chez des utilisateurs de dispositifs électroniques de vapotage (cigarette électronique, vaporisateurs) ou pratiquant le ''dabbing'' », a expliqué l’organisme public à l’AFP, confirmant une information du Parisien-Aujourd’hui en France. Le dabbing est une pratique qui se développe chez les consommateurs de cannabis : elle consiste à inhaler au moyen d’une pipe à eau de la vapeur issue d’une forme concentrée de cette drogue, chauffée avec un petit chalumeau.

Le dispositif français, conçu avec l’appui de la Société de pneumologie de langue française, de la Société de réanimation de langue française et de la Société française de médecine d’urgence, « s’appuie sur les signalements de pathologies pulmonaires graves prises en charge dans les hôpitaux ».

« Cette veille spécifique n’a pas pour objectif de surveiller les risques potentiels liés au vapotage mais de détecter l’émergence d’une éventuelle épidémie de pneumopathies sévères en lien avec l’utilisation de dispositifs électroniques de vapotage, semblable à celle observée aux Etats-Unis », précise Santé publique France.