Afrique de l’Ouest: Un plan d’un milliard de dollars pour lutter contre le djihadisme
TERRORISME•L’argent servira aux armées nationales ainsi qu’aux forces conjointes comme le G5 Sahel20 Minutes avec AFP
Un milliard de dollars sur 4 ans pour combattre le djihadisme : c’est la décision phare du sommet extraordinaire « de lutte contre le terrorisme » de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui s’est tenu samedi à Ouagadougou. « Les débats nous ont permis d’adopter des décisions très fortes (…) La conférence (élargie au Tchad et à la Mauritanie) a adopté un plan d’action et de mobilisation de ressources à hauteur d’un milliard de dollars pour la lutte contre le terrorisme », s’est félicité le président nigérien Mahamadou Issoufou à la clôture du sommet.
Le G5 Sahel est finalement loin d’être mort
Le plan et son budget, qui fait appel uniquement à des ressources internes, seront présentés en décembre lors du prochain sommet de la Cédéao à Abuja. Mais l’argent qui sera versé dans un « pot commun » servira notamment à renforcer les capacités opérationnelles des armées nationales ainsi que des forces conjointes comme le G5 Sahel ou la Force multinationale mixte du Bassin du lac Tchad. « Le G5 est loin d’être mort. Le communiqué final (du sommet) montre bien le soutien de la Cédéao au G5 Sahel et à la force mixte du Bassin du Lac Tchad », a souligné le président nigérien, président en exercice de la Cédéao, alors que de nombreux observateurs annonçaient « les funérailles » du G5 au cours du sommet de Ouagadougou. « Dans l’immédiat, ce sont elles (les forces G5 Sahel et bassin du Lac Tchad) qui sont sur le terrain », a insisté le président Issoufou alors que le communiqué final évoque le « leadership de la Cédeao » et le recours à la force en attente de la Communauté ouest africaine.
Des menaces qui transcendent les frontières
Dès l’ouverture du sommet, le président de la commission de la Cédéao, Jean-Claude Brou, a planté le décor en évoquant les « 2.200 attaques ces quatre dernières années, les 11.500 morts, des milliers de blessés », « des millions de déplacés », une « activité économique considérablement affectée », des « conflits intercommunautaires exacerbés » au Sahel et une menace qui s’étend au Sud. Le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré a souligné que « les menaces transcendent les frontières ». « Aucun pays n’est à l’abri », rappelant que « l’escalade de la violence a déclenché une crise humanitaire sans précédent » au Sahel et que « des écoles et infrastructures de santé (ont été) fermées et des symboles de l’Etat détruits » dans son pays.
Durant le sommet, la Cédeao a également annoncé qu’elle allait solliciter la Banque mondiale et le FMI pour que les dépenses sécuritaires soient « considérées comme des investissements » et solliciter les bailleurs de fonds occidentaux et arabes pour mieux lutter contre le djihadisme. La Cédéao ne veut pas que d’une réponse « militaire », jugée nécessaire mais pas suffisante. Celle-ci est « vaine sans un développement durable, inclusif et équitable », selon le président Kaboré.