INDUSTRIELa Bolivie s’apprête à rejoindre le club des pays producteurs de lithium

La Bolivie s’apprête à rejoindre le club des pays producteurs de lithium

INDUSTRIEEn exploitant cet « or blanc », la compagnie exploitante espère faire de la Bolivie le quatrième producteur mondial de lithium
Maureen Songne

M.S. avec AFP

A près de 4.000 mètres d’altitude, dans le salar andin d’Uyuni, dans un des plus grands gisements de lithium du monde, la Bolivie s’apprête à franchir le pas de l’exploitation industrielle, alors que la demande mondiale explose.

Le pays des hauts plateaux andins, qui compte les plus grandes réserves mondiales, fait partie du « triangle du lithium », avec le Chili et l’Argentine, deux des plus grands producteurs mondiaux de cet « or blanc » aux côtés de l’Australie et de la Chine.

Une capacité de production de 15.000 tonnes

Mais il était jusqu’à présent le seul des trois pays sud-américains à ne pas exploiter la ressource permettant la production de carbonate de lithium (LCE), utilisé principalement dans la fabrication de batteries pour les véhicules électriques et les appareils électroniques, ainsi que pour la confection de céramiques, de verre et même de médicaments.

D’ici 2020, l’usine pilote de Llipi entrera dans sa phase industrielle dans le salar d’Uyuni (sud-ouest) qui, avec ceux de Coipasa (ouest) et Pastos Grandes (sud-ouest), concentrent les 21 millions de tonnes de réserves du pays, selon une certification de février 2019 qui multiplie par deux les estimations précédentes.

L’usine, surveillée par l’armée, aura « une capacité de production de 15.000 tonnes » par an de carbonate de lithium, explique Marco Antonio Condoretty, chef de projet.

Un écosystème à protéger

La compagnie publique Yacimientos de Litio Bolivianos (YLB), créée en 2008 par le gouvernement du président Evo Morales pour exploiter le lithium des salars, espère ainsi faire de la Bolivie le quatrième producteur mondial de lithium dès 2021.

Loin de l’agitation touristique que suscite depuis des décennies le plus grand lac salé du monde (10.000 km2), l’exploitation du lithium n’occupera que 3 % de la surface et fonctionnera avec des « technologies propres », assure Marco Antonio Condoretty.

Les défenseurs de l’environnement mettent en garde toutefois contre les conséquences sur les écosystèmes des salars que représente l’extraction de quantités faramineuses de saumure (eau salée) pour l’obtention de sels de lithium par évaporation.