Au Brésil, la Cour suprême autorise la bande dessinée « Young Avengers »

Brésil: La Cour suprême autorise la bande dessinée « Young Avengers » censurée à cause d'un baiser gay

HOMOSEXUALITELa censure de la BD par le maire ultra-conservateur de Rio avait dopé les ventes de l’ouvrage
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Au Brésil, la Cour suprême a définitivement autorisé la bande dessinée Avengers montrant un baiser gay. Le maire ultraconservateur de Rio de Janeiro avait demandé qu’elle soit retirée d’un salon du livre.

Sur cette bande dessinée, « Avengers, la croisade des enfants », de la célèbre maison d’édition américaine Marvel, on peut voir deux super-héros, Wiccan et Hulkling, s’embrasser. La plus haute juridiction brésilienne a annulé dimanche un ordre judiciaire autorisant le maire Marcelo Crivella à saisir les exemplaires de cette œuvre qu’il considérait comme « inappropriés ».

Des volumes rapidement épuisés

« En démocratie, (…) les différentes convictions et visions du monde doivent pouvoir être exposées », a affirmé le président de la Cour suprême, José Antonio Dias Toffoli, pour justifier sa décision. Un autre magistrat de cette haute cour, Gilmar Mendes, a évoqué pour sa part un acte de « censure » de la part du maire de Rio.

Marcelo Crivella, un ancien pasteur de l’Eglise universelle du royaume de Dieu (évangélique), a été élu en 2016 en promettant de ramener la loi et l’ordre dans cette ville gangrenée par la criminalité. Plutôt que d’empêcher la diffusion de la BD de Marvel, son initiative a eu l’effet inverse : les volumes ont été rapidement épuisés au salon du livre.

L’homophobie criminalisée

Le Brésilien Felipe Neto, très populaire sur YouTube, avec plus de 34 millions d’abonnés sur sa chaîne, a acheté 14.000 volumes consacrés aux thématiques LGBT pour les distribuer gratuitement au salon du livre, en signe de protestation.

La Cour suprême du Brésil a décidé en juin de criminaliser l’homophobie, l’assimilant à du racisme. Cette décision est considérée comme un pas important pour les minorités sexuelles d’un des pays qui comptent le plus grand nombre d’assassinats de personnes LGBT. Une décision d’autant plus importante que les tensions ont été ravivées depuis l’arrivée au pouvoir du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, auteur de nombreux dérapages homophobes.