Le président français continue sa médiation dans le dossier iranien. Après les discussions au G7, Emmanuel Macron et son homologue iranien Hassan Rouhani se sont entretenus samedi. A cette occasion, le président de la république islamique a averti que son pays pourrait s’affranchir un peu plus de son engagement sur le nucléaire militaire. « Si l’Europe ne peut mettre en œuvre ses engagements, l’Iran franchira une troisième étape pour réduire ses engagements du JCPOA » (l’accord nucléaire de 2015), a ainsi menacé M. Rouhani, selon le site du gouvernement iranien. Toutefois, des espoirs sont encore permis. Le président iranien a tenu en effet à ajouter que « cette étape, comme les deux précédentes, sera réversible ». De son côté, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a précisé au journal allemand Sueddeutsche Zeitung que cette étape pourrait être prise le 6 septembre.

Rouhani toujours disposé pour négocier

M. Rouhani a aussi reproché une nouvelle fois aux Européens de ne pas avoir pris de « mesure concrètes » pour maintenir les échanges économiques avec l’Iran, étouffés par les sanctions américaines. Pour sa part, Emmanuel Macron a de nouveau « souligné l’importance de la dynamique en cours pour créer les conditions d’une désescalade par le dialogue et de la construction d’une solution durable dans la région », selon l’Elysée. Pour la France, « l’important était de vérifier, après le débat au G7 sur l’Iran, que les paramètres de la négociation restent valables et que le président Rouhani est toujours disponible pour négocier. Et c’est le cas », assure une source diplomatique française.

Paris estime qu’il faut que d’un côté l’Iran revienne à ses engagements du JCPOA, et d’autre part que Donald Trump fasse une pause dans ses sanctions économiques, par exemple en laissant l’Iran exporter un peu de son pétrole. Par contre, ni les sources françaises ni les sources iraniennes n’ont indiqué si les deux dirigeants avaient évoqué l’appel d’Emmanuel Macron à une rencontre Trump-Rouhani, pour laquelle chacun pose comme condition que l’autre fasse les premières concessions.

Les tensions montent entre Israël et le Hezbollah

Paris a aussi « rappelé la nécessité que l’Iran se conforme pleinement à ses obligations nucléaires et prenne les mesures nécessaires de son côté au rétablissement de la paix et de la sécurité au Moyen-Orient », indique l’Elysée. Le président français a plus précisément appelé l’Iran à « agir pour mettre fin aux combats et ouvrir la négociation au Yémen » et réclamant « la plus grande retenue au Liban » alors que montent les tensions entre Israël et le Hezbollah. La médiation devrait donc être encore très longue.