Crise des opiacés : Un laboratoire américain prêt à payer jusqu’à 12 milliards de dollars
JUSTICE•Purdue Pharma cherche à négocier un accord à l'amiable pour mettre fin à 2.000 plaintes déposées contre lui20 Minutes avec AFP
A côté, les 572 millions de dollars infligés lundi à Johnson & Johnson font figure d’une goutte d’eau. Le groupe pharmaceutique Purdue Pharma est prêt à payer un montant de 10 à 12 milliards de dollars pour mettre fin à plus de 2.000 plaintes déposées contre lui dans le cadre de la crise des opiacés, a indiqué mardi la chaîne NBC.
Le groupe pharmaceutique, fabricant d’un des principaux médicaments anti-douleur aux opiacés, l’OxyContin, n’a pas confirmé ces montants record, mais a reconnu qu’il négociait « activement » un accord à l’amiable. « Si Purdue Pharma est prête à se défendre vigoureusement dans les dossiers judiciaires sur les opiacés, la société a clairement dit qu’elle n’avait guère intérêt à passer des années en vaines batailles juridiques », a indiqué le groupe, devenu la cible numéro 1 dans la crise des opiacés, dans un communiqué.
47.000 morts en 2017
Purdue Pharma fait partie des groupes pharmaceutiques appelés à comparaître en procès fin octobre dans l’Etat de l’Ohio, dans un dossier réunissant plus de 2.300 plaintes contre des laboratoires et des distributeurs pharmaceutiques accusés d’avoir alimenté la crise des opiacés en encourageant à la surconsommation de puissants antidouleurs ultra-addictifs.
Rien qu’en 2017, les Etats-Unis ont enregistré plus de 17.000 overdoses mortelles impliquant des opiacés censés être délivrés sur ordonnance, selon le National Institute on Drug Abuse. Au total, cette année-là, le pays a enregistré 47.000 morts par overdoses liées aux opiacés.
Le juge dans le dossier tentaculaire de l’Ohio pousse les sociétés attaquées à trouver des accords à l’amiable avec les plaignants, qui incluent nombre de collectivités locales et Etats américains, déterminés à faire payer les groupes pharmaceutiques. Les informations de NBC, qui cite deux sources proches du dossier, surviennent au lendemain de la condamnation du géant pharmaceutique Johnson & Johnson dans l’Oklahoma, à l’issue d’un procès inédit sur la responsabilité des groupes pharmaceutiques dans la crise des opiacés.
Le géant du New Jersey, plus connu pour ses produits pour bébé que pour ses médicaments opiacés, a été condamné à payer 572 millions de dollars à l’Etat de l’Oklahoma pour avoir contribué à cette crise, un jugement que J & J a décidé de contester en appel.